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ENTRETIEN : TAHA BOUQDIB N 1 MONDIAL DU THÉ DE LUXE

MONSIEUR THÉ DE LUXE

Il est parti de zéro pour caracoler au sommet mondial du thé haut de gamme. Le goût du luxe l’a emporté ailleurs, là où il a battu les maitres chinois et indiens sur leurs propres terrains. Ce marocain talentueux s’est fait un nom en devenant le roi du thé de luxe au travers d’un parcours atypique et une œuvre de longue haleine. TWG Tea qui compte aujourd’hui plus de 3000 collaborateurs est servi aux meilleures tables, faisant le tour des meilleurs endroits gastronomiques de par le monde. La qualité est certes un enjeu stratégique, mais derrière il y a aussi des qualités et des valeurs humaines. Le sérieux, le détail, la passion ne sont pas des mots en l’air. C’est avec ces traits distinctifs et plus encore que Taha Bouqdib a réussi à graver dans le marbre sa signature sans fausse modestie. La paresse n’est pas sa tasse de thé. Portrait d’une légende mondiale qui a fait fondre avant de fondre elle-même dans le thé…de luxe. M.M

 

Date et lieu de naissance ?

1 Octobre 1969, Rabat.

Professions des parents ?

Père: Colonel de la gendarmerie royale.

Votre rang de naissance ?

Sixième sur sept.

Les diplômes et dates de leur obtention ?

3e cycle à l’American Business School de Paris en 1994.

Date du mariage et nombre d’enfants?

Le 21 mars 2003, un fils unique.

Date de lancement du projet ?

Août 2008.

Avez-vous occupé d’autres postes avant de lancer votre projet ?

Oui.

D’où, comment vous est venue l’idée d’entreprendre et pourquoi ?

Tout d’abord, travailler dans le thé était une superbe coïncidence pour moi et c’est rapidement devenu une passion. Depuis mon premier voyage dans les jardins de thé secrets en Chine et en Inde, j’ai eu la certitude que le monde du thé serait ma route pour toujours. J’ai toujours trouvé que dans le monde du luxe il faut constamment innover, créer et  surmonter de nouveaux challenges chaque jour. Je suis fou des challenges et j’adore le luxe. Le thé est déjà un produit noble, bu auparavant par les empereurs de Chine et considéré comme l’un des produits les plus chers au monde au temps de la dynastie Song, quand le thé était utilisé comme monnaie d’échange et bien sûr avant d’être démocratisé. Le thé était une denrée à la fois secrète, rare, chère, luxueuse et magique… J’ai été tout de suite transporté… En fait, le thé de luxe existe depuis des millénaires, il fallait juste le remettre à sa place d’origine, le partager avec une connaissance de sa culture et son histoire, de parler des provenances, des différentes qualités et des saveurs. Puisque nos clients paient plus cher pour leurs thés, ils s’attendent aussi à recevoir beaucoup plus d’informations sur ce breuvage. C’est cette connaissance sur le thé qui nous a permis d’atteindre un grand segment du marché, ce qui est impossible pour les marques de thés que l’on trouve dans les supermarchés.

Avez-vous trouvé des difficultés pour le financement de votre projet ?

Au début, pendant les deux premières années, on avait des difficultés.

Quel est le montant de l’investissement initial ? Et d’où vient cet argent (capital propre, prêt…) ?

La compagnie TWG Tea a été créée grâce à un investissement de départ de 10 millions de dollars.

Depuis le démarrage et jusqu’à aujourd’hui, le nombre des employés a augmenté de combien ?

De 6 personnes à 3.000 en l’espace de dix ans.

Les types de produits et le total des ventes aussi ?

TWG Tea comprend plusieurs aspects. Nous avons un réseau international de distribution pour les professionnels de la restauration et de l’hôtellerie, mais aussi des points de vente au détail pour les particuliers ainsi que plusieurs salons de thé. Nous nous sommes établis comme une véritable institution dans le monde du thé, et nous cherchons à partager notre savoir-faire. TWG Tea est ainsi devenu un point de référence pour les amateurs de thés assoiffés de connaissances. Quant à notre chiffre d’affaires, il s’élève à 300 millions d’euros, dont 90 millions réalisés uniquement à Singapour.

Le nombre de points de vente à travers le monde ?

Nous avons 70 boutiques et salons de thé dans 19 pays.

Le nombre de pays auxquels vous exportez ?

42 pays.

Êtes-vous satisfait de l’image de votre Marque ?

Oui, mais on est toujours demandeur de mieux.

Avez-vous atteint vos objectifs ou pas encore?

On est à mi-chemin.

Vos ambitions et projections dans le futur?

On va continuer de s’attaquer aux capitales du monde les plus en vogue comme on a déjà commencé, avec des boutiques et des salons de thé en Europe et aux États-Unis. Nous venons d’ouvrir nos deux magasins phares au centre de Londres à Knightsbridge et à Leicester Square, nos premières ouvertures de cette envergure en Europe. L’année prochaine va être l’année de l’Amérique.

Pensez-vous que le réseau est essentiel pour réussir son projet?

Absolument. C’est essentiel.

Vous avez certainement rencontré des difficultés sur votre parcours, lesquelles ?

La crise mondiale de septembre 2008 – un mois après l’ouverture de notre première boutique à Singapour – nous a certainement alertés que le parcours serait parsemé de surprises et d’imprévus. Mais en fin compte, la crise n’a pas affecté le secteur des thés rares et chers qui ne cesse d’attirer les clients du monde entier, car le thé gourmet reste toujours un produit de niche. TWG Tea a eu la chance de connaitre une expansion fulgurante et une croissance rapide depuis sa création en 2007, et ce malgré la crise financière, car nous avons aussi eu la chance de créer de forts partenariats en Asie et aux États-Unis qui nous ont permis de nous développer internationalement très rapidement.

Facile de s’enrichir?

Avec de l’acharnement et beaucoup de travail, oui.

Quels sont les secrets de la réussite ?

Le sérieux, le détail, la passion et une philosophie de négoce de gagnant gagnant.

QUIZZ

 

Votre couleur préférée ?

Le noir.

Votre plat préféré ?

Le Couscous.

Votre style vestimentaire préféré ?

Costume cravate.

Votre comédien (ou comédienne) préféré ?

Daniel Day-Lewis

Votre proverbe préféré ?

Le travail c’est la santé !

Vos auteurs favoris ?

Paulo Coelho, Fyodor Dostoyevsky

Les qualités que vous admirez et les défauts que vous détestez dans une personne ?

La fidélité et la paresse.

Le principal trait de votre personnalité ?

Souriant, drôle, impeccable.

Votre rêve et regret dans la vie ?

Un, je suis en train de le vivre. Deux, d’avoir commencé ma propre société un peu tardivement.

Les leçons tirées de la vie ?

Ne jamais s’arrêter de créer et de ne jamais baisser les bras  pour pouvoir vivre très confortablement.

Si c’était à refaire votre vie, vous choisiriez le même parcours ?

Oui, absolument.

Quelle est la personne qui vous représente un modèle à suivre dans la vie ?

Mon père.

Le chef d’entreprise qui vous inspire le plus ?

Steve Jobs.

Que faites-vous pour déstresser ?

Un tour chez les antiquaires.

La chance vous dit quelque chose ?

Absolument. La chance est presque essentielle, il faut juste savoir la saisir.

Le déclic qui a changé votre vie et/ou votre manière de voir les choses ?

Mon fils.

Est entrepreneur celui qui veut ?

Pas évident.

Croyez-vous à cette main invisible de Dieu qui guide et oriente ?

À 100%.

Que conseillez-vous le salariat ou l’entrepreneuriat ?

Pour le salariat, ne jamais s’arrêter d’apprendre. Pour l’entrepreneuriat, de prendre soin de ses salariés.

Mohamed Mounjid

 

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