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HCP : Seulement 255.000 emplois perdus en 2020 !

Après avoir créé en moyenne 121.000 au cours des trois dernières années, l’économie nationale a perdu, en 2020, 432.000 postes d’emplois, ce qui correspond à une baisse de 3,9%, 137.000 postes en milieu urbain (-2,2%) et 295.000 en milieu rural (-6,3%), selon le HCP.

Par type d’emploi, 255.000 postes d’emplois rémunérés ont été perdus, 116.000 en milieu urbain et 139.000 en milieu rural. L’emploi non rémunéré a, de son côté, régressé de 176.000 postes, 157.000 en zones rurales et 19.000 en zones urbaines

Évolution de l’activité et de l’emploi

Baisse de l’activité

La baisse structurelle du taux d’activité qui caractérise le marché du travail est accentuée en 2020.Après avoir régressé de 0,2 point en 2019, ce taux a reculé d’un point pour s’établir à 44,8%. Cette baisse est plus prononcée en milieu rural (-2,2 points), passant de 52,2% à 50% qu’en milieu urbain (-0,4), passant de 42,3%à 41,9%.

La baisse de taux d’activité résulte de l’accroissement de la population en âge d’activité (15 ans et plus) de 1,5%, par rapport à 2019, et du recul de la population active de 0,9%(-111.000 personnes). Le taux d’activité des femmes a baissé de 1,6 point pour s’établir à 19,9% contre 70,4% pour les hommes (-0,6 par rapport à 2019).

Baisse de l’emploi

Le taux d’emploi a baissé de 41,6% à 39,4% au niveau national (-2,2 points), de 1,6 point en milieu urbain (de 36,9% à 35,3%) et de 3,2 points en milieu rural (de 50,3 à 47,0%). En outre, la baisse de ce taux a été plus accentuée parmi les hommes (2,6 points) que parmi les femmes (1,9 points).

Après avoir créé en moyenne 121.000 au cours des trois dernières années, l’économie nationale a perdu, en 2020, 432.000 postes d’emplois, ce qui correspond à une baisse de 3,9%, 137.000 postes en milieu urbain (-2,2%) et 295.000 en milieu rural (-6,3%).

Par type d’emploi, 255.000 postes d’emplois rémunérés ont été perdus, 116.000 en milieu urbain et 139.000 en milieu rural. L’emploi non rémunéré a, de son côté, régressé de 176.000 postes, 157.000 en zones rurales et 19.000 en zones urbaines.

Perte de l’emploi dans tous les secteurs

Le secteur de l’ »agriculture forêt et pêche » a perdu 273.000 postes d’emploi au niveau national, 266.000 en milieu rural et7.000 en milieu urbain. Le secteur des « services » quant à lui a perdu 107.000 postes d’emploi au niveau national (91.000 en milieu urbain et 16.000 en milieu rural), enregistrant une baisse de 2,2% de l’emploi dans ce secteur. Le secteur de l’ »industrie y compris l’artisanat » a perdu 37.000 postes, 26.000 en milieu urbain et 11.000 en milieu rural, ce qui correspond à une baisse de 2,8% du volume de l’emploi dans ce secteur. Le secteur des BTP a perdu 9.000 postes d’emploi, 8.000 postes en milieu urbain et 1.000 en milieu rural.

Baisse du volume horaire de travail et de la durée hebdomadaire moyenne de travail

Le nombre total d’heures travaillées par semaine a baissé de 494 millions heures en 2019 à 394 millions heures en 2020, ce qui correspond à une baisse de 20% des heures de travail. Cette baisse correspond à 2,1 millions emplois à temps plein[2].

Le volume d’heures travaillées par semaine est passé, en milieu urbain, de 300 millions à 237 millions heures (-21%) et, en milieu rural, de 194 millions à 157 millions heures (-19%).

Cette baisse du volume de travail a concerné tous les secteurs, 49 millions heures dans les services (-20,4%), 24 millions dans l’agriculture, forêt et pêche (-17%),14 millions dans l’industrie y compris l’artisanat (-22,3%), et 14 millions dans les BTP   (-25,4%).

De son côté, le nombre moyen d’heures travaillées par semaine est passé de 45,2 à 37,5. Il a nettement reculé dans le secteur des BTP, en passant de 46,8 à 35 heures, dans l’industrie (y compris l’artisanat), de 48,4 à 38,6 heures, et dans les services, de 48,6 à 39,4 heures.

  1. Evolution du chômage et du sous-emploi

Entre 2019 et 2020, le nombre de chômeurs a augmenté de 322.000 personnes, passant de 1.107.000 à 1.429.000 chômeurs, ce qui correspond à une augmentation de 29%. Cette hausse est la conséquence d’une augmentation de 224.000 chômeurs en milieu urbain et de 98.000 en milieu rural. Elle est exclusivement attribuable au chômage des personnes qui ont perdu leur emploi. 

Le taux de chômage s’est accru de 2,7 points entre 2019 et 2020, passant de 9,2% à 11,9%, résultat d’une hausse dans les deux milieux, passant de 3,7% à 5,9% en milieu rural et de 12,9% à 15,8% en milieu urbain.

Cette hausse du chômage a concerné l’ensemble des catégories de la population. Ainsi, le taux de chômage s’est accru respectivement de 2,9 points pour les hommes, passant de 7,8% à 10,7%, et de 2,7 points pour les femmes, de 13,5% à 16,2%. Au niveau des diplômés, le taux de chômage a enregistré une hausse de 2,8 points, passant de 15,7% à 18,5% et parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans de 6,2 points, passant de 24,9% à 31,2%.

Le volume du sous-emploi dans ses deux composantes[3], est passé, durant la même période, de 1.001.000 à 1.127.000 personnes, de 514.000 à 619.000 dans les villes et de 487.000 à 508.000 à la campagne. Le taux de sous-emploi est ainsi passé, au niveau national, de 9,2% à 10,7%, de 8,3% à 10,1% en milieu urbain et de 10,4% à 11,6% en milieu rural.

  1. Situation régionale du marché de travail en 2020

Cinq régions abritent 72% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. La région de Casablanca-Settat vient en première position avec 22,4% d’actifs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,5%), de Marrakech-Safi (13,4%), de Fès-Meknès (11,6%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11%).

Trois régions enregistrent des taux d’activité supérieurs à la moyenne nationale (44,8%). Il s’agit de Casablanca-Settat (47,8%), Marrakech-Safi (46,6%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (46,6%). En revanche, les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions de Drâa-Tafilalet (40,9%) et de Souss-Massa (41,5%).

Par ailleurs, cinq régions concentrent près des trois quarts des chômeurs (72,8%) au niveau national. La région de Casablanca-Settat vient en première position avec 25,1%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (14,4%), de Fès-Meknès avec (12,2%), de l’Oriental (11,5%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,6%).

Les taux de chômage les plus élevés sont observés dans la région de l’Oriental (20,7%) et dans les régions du Sud (19,8%). Avec une acuité moindre, trois autres régions dépassent la moyenne nationale (11,9%) ; à savoir Casablanca-Settat (13,4%) Rabat-Salé-Kénitra (12,7%) et Fès-Meknès (12,5%). En revanche, les régions de Marrakech-Safi et de Béni Mellal- Khénifra enregistrent les taux les plus bas, respectivement 6,9% et 7,4%.


[1]L’écart entre la baisse d’emploi au niveau global et par secteurs concerne les activités mal ou non désignées

[2] En considérant qu’une semaine de travail à temps plein correspond à 48 heures.

[3]Conformément aux recommandations du BIT, le sous-emploi est constitué, selon l’approche de l’Enquête nationale sur l’emploi, de deux composantes, la première liée au nombre d’heures travaillées et la deuxième à l’insuffisance du revenu ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé.

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