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Punaise de lit: Activation du système de vigilance sanitaire

Le ministère de la Santé et de la Protection Sociale a annoncé, mardi, l’activation du système de vigilance sanitaire pour prévenir toute éventuelle introduction de la punaise de lit sur le territoire national.

“En réaction aux informations faisant état de la propagation de la punaise de lit dans un pays européen et afin de prévenir toute infiltration de cet insecte sur le territoire national, le ministère de la Santé et de la protection sociale, en coordination avec les différentes autorités publiques concernées par la surveillance sanitaire aux frontières, annonce l’activation du système de vigilance sanitaire et de surveillance proactive contre toute intrusion et propagation de cet insecte”, indique un communiqué du ministère.

Suite à une alerte émise par le capitaine d’un navire en provenance du port de Marseille en France, le 2 octobre, concernant des suspicions de présence de punaises de lit dans la cabine de l’équipage, le ministère informe l’opinion publique que les services de surveillance sanitaire du port de Tanger Med relevant du ministère, ont mis en œuvre les procédures habituelles en pareil cas, en procédant à une inspection minutieuse de toutes les composantes du navire, de sa cargaison et de ses espaces communs, note la même source, ajoutant que les résultats de l’inspection ont montré l’absence de tout insecte à bord du navire, y compris les punaises de lit.

Les services de contrôle sanitaire du ministère au niveau du port Tanger Med et des autres points de transit maritime, aérien et terrestre, en collaboration avec les différents départements, effectuent des inspections minutieuses et globales de tous les moyens de transport entrant ou sortant de ces postes frontaliers conformément aux procédures de surveillance sanitaire aux frontières nationales, et aux normes internationales telles que recommandées par le Règlement sanitaire international (2005), selon le communiqué.

Le ministère souligne que ces mesures s’inscrivent dans le cadre de ses efforts pour veiller à la sécurité des citoyens, protéger la santé publique et prévenir l’infiltration de cet insecte sur le territoire national. MAP

France: les punaises de lit sèment la panique

Elles seraient partout: dans les hôpitaux, les transports en commun, les cinémas… Mais que se passe-t-il en France avec les punaises de lit? Depuis quelques jours, ces insectes ont réussi à semer un vent de panique et mettent le gouvernement sous pression.

«Punaises de lit: de vampire en pire?» «Punaises! Quelle psychose!» de «Libération» au «Parisien-Aujourd’hui-en-France», les nuisibles occupent désormais les gros titres de la presse nationale. Plus alarmiste encore, la chaîne américaine CNN évoque même une «épidémie généralisée de punaises de lit» en France, à moins d’un an des Jeux olympiques.

Disparues depuis les années 1950

Face à l’angoisse croissante que suscite ce fléau, le gouvernement est interpellé de toutes parts. Son porte-parole Olivier Véran a promis mardi d’«apporter rapidement des réponses aux Français», tandis qu’à l’Assemblée nationale, le chef de file des macronistes, Sylvain Maillard, annonçait une proposition de loi sur ce sujet d’ici décembre.

Disparus de la vie quotidienne dans les années 1950, ces insectes qui se nourrissent de sang humain ont fait leur grand retour depuis une trentaine d’années dans les pays développés à la faveur d’un mode de vie plus nomade, de consommations favorisant l’achat de seconde main et d’une résistance croissante aux insecticides.

Les chiffres dévoilés en juillet par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ont de quoi inquiéter. En France, plus d’un foyer sur dix a été touché par les punaises de lit ces cinq dernières années.

«Je n’arrête pas de me gratter»

En cette rentrée, elles semblent s’être immiscées dans les moindres recoins du quotidien des Français. Dans les discussions en terrasse comme dans le métro parisien, où plus personne ne s’étonne de voir ses voisins inspecter leur siège avant de s’asseoir. «Les punaises vont nous rendre fous, je n’arrête pas de me gratter en ce moment, j’ai l’impression d’en avoir partout», glisse une passagère de la ligne 11 à son amie qui s’esclaffe.

Au moins deux établissements scolaires infectés dans le sud du pays ont du fermer temporairement. Dans le nord, un service d’urgence hospitalier a dû être délocalisé une journée après la découverte de foyers de punaises de lit.

Des piqures plein les bras

Photos et vidéos amateurs signalant leur présence inondent les réseaux sociaux depuis la mi-septembre, mais tous les cas ne sont pas avérés. On y voit des étudiants évacuer un amphithéâtre d’Aix-en-Provence, après une «suspicion», une influenceuse coréenne aux deux millions d’abonnés affichant ses bras couverts de piqures après avoir pris le métro parisien, des petites bêtes se baladant sur des sièges de TGV… sans qu’elles soient toujours bien identifiées.

Pris à partie par les usagers, le groupe ferroviaire SNCF et la régie des transports parisiens (RATP) ont dû intervenir à plusieurs reprises pour faire expertiser leurs rames et tenter de rassurer.

«Tous nos matériels bénéficient d’un nettoyage approfondi régulier (…) Ces derniers jours, aucun cas avéré de punaise de lit n’a été constaté dans nos matériels», qu’il s’agisse de métro, RER, tramway ou bus, a affirmé la RATP fin septembre.

Entreprises débordées

Contactées par l’AFP, deux sociétés d’intervention contre les nuisibles confirment que les sollicitations ont récemment augmenté en flèche de la part de particuliers comme de professionnels du tourisme, inquiets de cette mauvaise publicité à moins d’un an des Jeux Olympiques.

«Plus des trois quarts des appels qu’on reçoit en ce moment concernent les punaises de lit, on sent que les gens paniquent», explique Sylvain, opérateur chez Hygiène Services solutions. En ce moment «les gens nous appellent dès qu’ils se font piquer par un insecte, or ça peut être n’importe quoi, un moustique ou une araignée…», abonde Sam, chef de secteur à Expert Hygiène.

Épuisant nerveusement

Si ces nuisibles suscitent une telle inquiétude, «c’est parce que le problème concerne tout le monde, quel que soit l’âge ou le statut social, les riches comme les pauvres», estime Pascal Delaunay, parasitologue et entomologiste médical au CHU de Nice (sud-est). «Certes la punaise de lit n’est pas vecteur de maladies, mais c’est épuisant physiquement et nerveusement».

Quant à sa prolifération en France, «c’est une réalité devenue difficile à nier. Depuis cinq à sept ans, on assiste à une augmentation exponentielle des foyers d’infestation», poursuit le spécialiste.

Premiers touchés par cette recrudescence, les pays anglo-saxons comme l’Australie, alors qu’elle accueillait les Jeux de Sydney en 2000, et les Etats-Unis depuis une quinzaine d’années, ont «déployé d’importants efforts pour contenir leur propagation».

En comparaison, «nous manquons cruellement de données précises sur l’évolution des populations de punaises de lit», selon Pascal Delaunay, qui regrette le retard pris sur le sujet.

(AFP)

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