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Japon:«La dernière chance pour inverser la courbe déclinante de la natalité»

Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a promis, vendredi, une hausse des allocations familiales et des montants des congés parentaux, soulignant qu’il ne restait plus qu’une «dernière chance» pour tenter d’enrayer le déclin drastique de la population nippone. Près de 30% des 125 millions d’habitants du Japon sont âgés de 65 ans et plus, tout près du record au niveau mondial (Monaco, 33,15% en 2018, selon Wikipedia).

Et le nombre de naissances dans le pays est tombé, en 2022, sous la barre des 800’000, un nouveau plus bas depuis le début de ces statistiques, en 1899, et près de deux fois moins qu’il y a 40 ans, selon des chiffres gouvernementaux publiés fin février.

«D’ici six ou sept ans, ce sera la dernière chance pour inverser la courbe déclinante de la natalité», a prévenu, vendredi, Fumio Kishida lors d’une conférence de presse sur les nouvelles mesures du gouvernement sur ce front. «Je veux créer une société où les jeunes peuvent se marier comme ils le souhaitent, et où tous ceux qui le désirent peuvent avoir des enfants et les élever sans stress.»

Améliorer les salaires, diminuer le poids des études

Le Premier ministre propose notamment d’augmenter les allocations pour la petite enfance, de faire en sorte d’améliorer les salaires des jeunes et d’atténuer la charge du coût des études pour les familles. Le gouvernement japonais espère aussi hisser le taux de prise d’un congé de paternité à 50% en 2025/2026, et à 80% d’ici 2030, contre seulement 14% en 2021.

Pour ce faire, il compte offrir des indemnités aux entreprises, pour encourager l’utilisation de ce congé, et augmenter les montants des congés parentaux si les deux parents y ont recours. «Les couples pourront ainsi partager les tâches familiales et ménagères, tout en réduisant l’impact sur les revenus et l’évolution de carrière», a estimé Fumio Kishida. «Il est nécessaire de soutenir davantage les parents isolés», a-t-il ajouté, alors que les familles monoparentales au Japon éprouvent souvent des difficultés financières, notamment les mères seules.

Le Premier ministre n’a cependant pas chiffré le coût de toutes ces mesures et n’a pas dit comment l’État comptait les financer. Or, le Japon a déjà fortement creusé son énorme dette publique, ces dernières années, via des plans successifs de soutien à l’économie, et prévoit déjà d’augmenter considérablement ses dépenses militaires d’ici 2027. Le gouvernement devrait détailler son plan «anti-dénatalité» en juin.

Japon: les syndicats obtiennent une hausse des salaires records depuis 30 ans

Les négociations salariales annuelles au Japon («shunto») entre les syndicats et le patronat ont abouti à une hausse des salaires de 3,8% en moyenne, un record depuis 30 ans, selon des résultats préliminaires dévoilés, vendredi, par la confédération syndicale Rengo. Ce résultat pour le prochain exercice budgétaire 2023/2024 (démarrant le 1er avril) est nettement supérieur aux attentes des économistes et pourrait potentiellement encourager la Banque du Japon (BoJ) à normaliser sa politique monétaire, actuellement toujours ultra-accommodante.

Les salaires progressaient très peu chaque année au Japon, depuis plus de deux décennies, les syndicats ayant longtemps préféré mettre l’accent sur la sécurité de l’emploi plutôt que sur des revendications salariales élevées, d’autant que les prix à la consommation étaient quasiment stagnants dans l’archipel. Mais l’inflation s’est aussi réveillée au Japon, depuis l’an dernier, sous l’effet, notamment, de la flambée des prix de l’énergie, et a atteint 4,2% hors produits frais en janvier, du jamais-vu depuis 1981.

(AFP)

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