La Banque africaine de développement et l’Organisation internationale du travail ont conjointement mené une étude pour analyser les effets de la crise Covid-19 sur l’emploi et les TPME au Maroc et faire des recommandations à la clé.
Selon l’étude, deux tiers des très petites et moyennes entreprises (TPME) du Royaume ont enregistré une baisse de chiffre d’affaires de plus de 15% au premier semestre 2020. Cette situation a entraîné, à la fin 2020, la perte de 430 000 emplois en comparaison à 2019 et une hausse du sous-emploi.
Concentrant 73% des emplois, les TPME ont été les plus affectées. L’étude analyse ainsi la situation d’avant crise et révèle, par ailleurs, l’importance du secteur informel qui concerne 81% des TPME et 60% des emplois du secteur privé. Le document met également en évidence les contraintes structurelles préexistantes, exacerbées par la pandémie.
Résultats clés de l’enquête BAD-OIT (2020) sur les TPME au Maroc
• Des facilités de financement: 70 pour cent des 300 entreprises interrogées disent avoir manqué de liquidité pendant la période du confinement, avec un déficit de leur fonds de roulement supérieur à 30 pour cent pour les trois quarts d’entre elles. Elles déclarent à 41,4 pour cent avoir obtenu un crédit amortissable ou des facilités de caisse des banques. Elles sont 48,5 pour cent à avoir demandé un nouvel emprunt bancaire. Près de 62 pour cent de ces demandes ont reçu un avis favorable. La moitié des emprunts bancaires obtenus par les TPME ont bénéficié de la garantie Damane Oxygène. Les emprunts obtenus étaient sur cinq ans pour 33,6 pour cent, sur trois ans pour 43,1 pour cent, les 23 pour cent restants étaient sur différents termes variant de un à dix ans et plus.
• Préservation de l’emploi grâce à de nouvelles formes de travail (télétravail et réduction de l’emploi temporaire): (i) 58 pour cent des entreprises interrogées ont eu recours au télétravail pour les tâches administratives. Le télétravail a été plus effectif dans le secteur formel (entre 48et 70 pour cent des TPME) que dans le secteur informel (entre 43 et 45 pour cent des TPE); (ii)56 pour cent des entreprises ont maintenu le travail temporaire. Ce maintien a été plus effectif dans les TPE formelles (entre 70 et 74 pour cent des TPE) et informelles (entre 45 et 57 pour cent des TPE) que dans les PME formelles (entre 29 et 38 pour cent).
• Une meilleure clarification des besoins d’assistance technique: 77,1 pour cent des TPME interrogées ont émis des besoins d’assistance, principalement en stratégie commerciale (45,7 pour cent), en planification financière (45,2 pour cent), en maîtrise de la commercialisation de leurs produits (40,5 pour cent) et en appui aux demandes de financement bancaire.
