Famine à Gaza: l’ONU dénonce un crime de guerre

Les actions d’Israël à Gaza « constituent des éléments des crimes les plus graves au regard du droit international », a averti mardi le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk.
« L’obstruction délibérée à l’accès des civils à la nourriture et à d’autres aides vitales peut constituer un crime de guerre », a-t-il déclaré.
Il a également souligné que la menace de famine, conjuguée à 20 mois de tueries de civils, de destruction massive, de déplacements forcés répétés, de discours déshumanisants et des menaces des dirigeants israéliens de vider la bande de Gaza de sa population, représente « des éléments des crimes les plus graves au regard du droit international ».
Au cours des trois derniers jours, des dizaines de Palestiniens affamés ont été tués par des tirs israéliens alors qu’ils tentaient de se procurer de la nourriture dans un point d’aide géré par la Gaza Humanitarian Foundation, une organisation controversée soutenue par les États-Unis.
« Les attaques contre des civils en détresse qui cherchent à obtenir de maigres rations de nourriture sont inacceptables », a dénoncé Volker Türk, appelant à une enquête « rapide et impartiale » sur chacun de ces incidents, et à ce que les responsables soient traduits en justice.
« Cibler des civils constitue une grave violation du droit international et un crime de guerre », a-t-il martelé.
Il a précisé que les Palestiniens sont confrontés à un choix dramatique : « mourir de faim ou risquer d’être tués en tentant d’accéder à la nourriture disponible via un système militarisé d’assistance humanitaire contrôlé par Israël ».
Ce système, mis en place pour contourner les mécanismes humanitaires des Nations Unies à Gaza, « met en danger des vies humaines et viole les normes internationales en matière de distribution d’aide », a-t-il ajouté.
Volker Türk a rappelé qu’en 2024, la Cour internationale de Justice (CIJ) avait émis des ordonnances contraignantes à l’encontre d’Israël, lui intimant de garantir sans délai, en coopération avec l’ONU, l’accès sans entrave à une aide humanitaire à grande échelle, notamment en matière d’alimentation, d’eau, d’électricité, de carburant, d’abris, de vêtements, d’hygiène, de soins médicaux et de médicaments dans l’ensemble de la bande de Gaza.
« Il n’existe aucune justification au non-respect de ces obligations », a conclu Türk. arabnews