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HCP: La baisse de l’activité économique ralentirait à -5,5%

Au quatrième trimestre 2020, le repli des activités hors agriculture s’atténuerait pour atteindre -5,2%. Compte tenu d’une baisse de 5,8% de la valeur ajoutée agricole, l’activité économique régresserait de 5,5%, au lieu de +2,3% au quatrième trimestre 2019, selon la note de conjoncture du HCP.

Dans ces conditions, les activités hors agriculture devraient poursuivre leur tendance baissière, au quatrième trimestre 2020, affichant un repli de 5,2%, au lieu de -9% au troisième trimestre. Dans le secteur secondaire, la baisse de la valeur ajoutée se situerait à -5,3%. L’activité industrielle poursuivrait son rétablissement et celle de la construction se redresserait légèrement, mais seraient toujours pénalisées par une demande peu dynamique. La production d’électricité se redresserait, également, dans le sillage de la reprise graduelle des activités industrielles. Dans le secteur tertiaire, l’activité poursuivrait sa reprise modérée dans le commerce, le transport interurbain et la restauration, alors qu’elle resterait relativement dynamique dans les services non marchands, notamment sociaux et de santé. Dans l’ensemble, le secteur contribuerait pour -2,8 points à l’évolution du PIB.

Quant aux activités agricoles, leur valeur ajoutée poursuivrait son repli au rythme de -5,8%, en variation annuelle, amputant la croissance économique globale de 0,7 point. L’essentiel de cette baisse serait imputable à la contraction de la production végétale, alors que celle des filières animales connaîtrait une légère accélération avec des perspectives de reprise de la production avicole.

Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc resterait relativement atone et serait tributaire de l’évolution  des importations de ses principaux partenaires commerciaux européens. Elle s’améliorerait de 0,5% au quatrième trimestre 2020 par rapport au troisième trimestre, mais sa variation annuelle demeurerait négative, se situant à -8,9%.

La demande intérieure poursuivrait, pour sa part, son redressement progressif modéré. La baisse des dépenses des ménages s’atténuerait, sous l’effet d’une légère reprise des achats de biens durables. Les dépenses de restauration et de transport progresseraient également, par rapport au troisième trimestre mais à un rythme moindre. Dans l’ensemble, la consommation domestique fléchirait de 7,9%. Les dépenses en services non marchands, particulièrement sociales, resteraient relativement dynamiques, situant la hausse de la consommation publique à 5,7%. L’effort d’investissement resterait relativement modéré, notamment dans les produits industriels et de construction et sa reprise serait lente et progressive.

Au quatrième trimestre 2020, les perspectives économiques au niveau mondial resteraient tributaires de l’évolution et de la durée de la pandémie, ainsi que des mesures qui seraient mises en place pour limiter sa propagation. Sous l’hypothèse d’une poursuite des vagues locales sporadiques d’infections et donnant lieu à des interventions ciblées plutôt qu’à des confinements nationaux, le PIB mondial devrait clôturer l’année par une baisse de 4,5%. L’inflation mondiale devrait rester contenue, compte tenu des faibles pressions inflationnistes actuelles. Elle serait, toutefois, subordonnée à l’évolution des cours des matières premières sur le marché mondial, en particulier ceux du pétrole.

Par ailleurs, l’économie nationale aurait fléchi de 8,7% au troisième trimestre 2020, au lieu de -14,9% un trimestre plus tôt, sous l’effet d’une contraction de 9% de la valeur ajoutée hors agriculture et d’une baisse de 6,2% de celle de l’agriculture.

Baisse moins prononcée de l’activité économique au troisième trimestre 2020

Au troisième trimestre 2020, l’allègement des mesures de confinement aurait permis un léger redressement de l’activité et la baisse de la croissance aurait été moins prononcée qu’au trimestre précédent. L’économie nationale aurait régressé de 8,7%, au lieu de -14,9%, au deuxième trimestre 2020. Cette évolution serait attribuable au repli de 9% de la valeur ajoutée non-agricole, au lieu de -15,5% un trimestre plus tôt. Dans le secteur secondaire, la baisse de l’activité se serait atténuée, s’établissant à -8,5%, au lieu de -17,3%. Dans un contexte de baisse des prix à la production pour le deuxième trimestre successif, l’industrie manufacturière aurait continué de pâtir de la faible dynamique de la demande intérieure et de la poursuite du repli des exportations. A l’exception des industries de la chimie et, dans une moindre mesure, celle de l’agroalimentaire, les carnets de commandes notamment étrangers, auraient été peu garnis, en particulier pour l’aéronautique et l’électronique. Le secteur du BTP aurait, également, continué de pâtir de la baisse des mises en chantier et de la faible demande adressée à l’immobilier résidentiel.

Après avoir été particulièrement dynamique au deuxième trimestre 2020, la progression de la valeur ajoutée minière se serait modérée au troisième trimestre 2020, s’établissant à 2,8%, au lieu de 7,9%. Le raffermissement de la demande des industries locales de transformation se serait poursuivi, alors que les exportations des minerais bruts, notamment celles du phosphate auraient été relativement heurtées au troisième trimestre 2020. Le repli des cours internationaux des produits agricoles, notamment ceux du maïs, aurait pesé sur la demande des industries chimiques aux Etats-Unis et en Europe. Hors phosphate brut, la production minière aurait été particulièrement boostée par la reprise des autres activités des industries extractives, notamment celles des pierres pour la construction et l’industrie et celles du sable et de l’argile, après une régression de 15,1% et de 14,6%, respectivement, au deuxième trimestre 2020.

Les activités tertiaires auraient, pour leur part, poursuivi leur tendance baissière, contribuant pour -4,7 points à l’évolution du PIB global, au lieu de -7,7 points au deuxième trimestre 2020. La perte d’activité se serait atténuée avec les assouplissements réglementaires et la réouverture encadrée des commerces, des transports interurbains et des restaurants. Le secteur du tourisme aurait, pour sa part, légèrement repris, suite à l’assouplissement des restrictions sur les voyages internes, mais il aurait continué de pâtir du retrait du flux des touristes étrangers et de la baisse des recettes voyages. Les services non-marchands, notamment sociaux, seraient restés relativement dynamiques.

La valeur ajoutée agricole se serait contractée de 6,2%, au troisième trimestre 2020, en variation annuelle, au lieu de -6,8% un trimestre auparavant. La diffusion des effets du confinement sanitaire, particulièrement importante au deuxième trimestre 2020, avec une perte de 477 mille emplois agricoles, se serait atténuée. Selon l’enquête 2ième panel sur l’impact de Covid-19 sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages, réalisée par le HCP, 32% des agriculteurs en arrêt de travail pendant le confinement auraient repris leurs activités à fin juin. Le recul de la production se serait, ainsi, légèrement modéré et la commercialisation intérieure des productions végétales se serait réalisée à des prix en baisse en comparaison avec la même période de l’année passée, à l’exception des céréales et des fruits frais, dont les prix à la consommation auraient progressé de 12,2% et 18,9%, respectivement, au cours du troisième trimestre 2020. Quant aux productions animales, leurs prix de commercialisation auraient globalement baissé. Le déficit fourrager, lié à la sècheresse, aurait entrainé une hausse des abattages du grand cheptel, notamment ceux des ovins. En revanche, le repli de la demande des établissements touristiques et de restauration, dans un contexte de maintien à la hausse des coûts de production, aurait pesé lourdement sur les activités avicoles. La production nationale des poussins de chair et de viande blanche de poulet se seraient infléchies de 4,5% et de 7,6%, respectivement, au troisième trimestre 2020. 

Allégement du déficit commercial national

Au niveau national, le déficit commercial des biens et services, en volume, se serait allégé de 10,2% au troisième trimestre 2020. Les exportations, moins pénalisées par le contexte extérieur et les mesures sanitaires restrictives, auraient baissé de 16,9% en variation annuelle, au lieu de -28,7% un trimestre plus tôt.  Les données disponibles pour les mois de juillet et août 2020 auraient témoigné d’un recul moins prononcé des exportations des biens en valeur. Les exportations de l’automobile auraient renoué avec une croissance positive (+3%), tirées par la hausse des ventes extérieures des voitures de tourisme. Les exportations du secteur agro-alimentaire auraient, pour leur part, enregistré une hausse de 12,6%, alimentées par la reprise de la demande extérieure qui lui est adressée. Pour les exportations des autres secteurs, leur évolution serait restée relativement contrastée. Les exportations de la branche ‘textile et cuir’ se seraient améliorées de 7,7%, après une baisse de 57% au deuxième trimestre, profitant de la reprise des exportations de la bonneterie, alors que celles  des vêtements confectionnés et des chaussures auraient poursuivi leur baisse, avec cependant un rythme en léger retrait. Les exportations des industries aéronautique et électronique n’auraient pas encore retrouvé leur sentier de croissance positive, affichant des baisses respectives de 52,7% et 28%, en variations annuelles. Celles des phosphates et dérivés auraient connu, quant à elles, un profil heurté, pénalisées par la baisse des ventes extérieures du phosphate brut. En revanche, le volume exporté des engrais se serait amélioré, tiré par la demande étrangère, mais aurait pâti d’un effet-prix relativement peu favorable.

Les importations de biens et services, en volume, auraient, pour leur part, continué sur leur trend baissier au troisième trimestre 2020, mais à un rythme moins prononcé qu’au trimestre précédent, soit -15,4% au lieu de -25,7%. Pour les mois de juillet et août 2020, la baisse des importations de biens en valeur aurait été impactée par le recul des achats de 41,5% des produits énergétiques, de -13,5% des biens d’équipement et de -18,3% des biens de consommation (voitures de tourisme, médicaments, vêtements confectionnés, chaussures, électroménager). En revanche, les importations des biens alimentaires se seraient inscrites en hausse de 17,3%, alimentées par les importations de blé, d’orge et de thé, alors que celles du sucre et du maïs se seraient repliées.

Atténuation de la baisse de la demande intérieure

La baisse de la demande intérieure se serait légèrement atténuée au troisième trimestre 2020. La consommation des ménages aurait fléchi de 10,8%, en variation annuelle, au lieu de -21,2% au trimestre précédent. Cette évolution serait, particulièrement, attribuable à une légère reprise des dépenses des ménages en biens manufacturés, notamment d’habillement et d’équipement, ainsi que celles de transport et de restauration. La consommation des administrations publiques se serait, pour sa part, affermie de 5,9%, portée par la hausse des dépenses de fonctionnement et des services sociaux. L’investissement aurait poursuivi sa tendance baissière, sous l’effet du repli de l’investissement en produits industriels et immobiliers. En variation annuelle, le repli de la formation brute de capital (FBC) aurait atteint -17,4% au troisième trimestre 2020.

Légère remontée des prix à la consommation

Au troisième trimestre 2020, les prix à la consommation se seraient redressés de 0,7%, après avoir quasiment stagné au trimestre précédent. Cette évolution aurait résulté d’une augmentation de 0,9% des prix des produits alimentaires, reflétant la hausse des prix des produits frais et, dans une moindre mesure, de l’augmentation de ceux des tabacs, intervenue au mois d’août 2020, à la suite de la hausse des droits d’importation. Elle aurait résulté, également, d’un retournement à la hausse de 0,4% des prix des produits non-alimentaires, après une baisse de 0,2%, au trimestre précédent, suite notamment à l’accroissement des prix des services, particulièrement ceux des transports et des services dentaires. En revanche, le rythme de croissance de l’inflation sous-jacente aurait diminué à +0,6%, après +0,8%, un trimestre auparavant, en lien avec la décélération de ses composantes alimentaire et manufacturière. Sur l’ensemble de l’année 2020, l’inflation s’établirait à +0,8%, après +0,2% en 2019, alors que sa composante sous-jacente se maintiendrait à +0,6%.

Poursuite de la baisse des taux d’intérêt monétaires

La masse monétaire aurait évolué au rythme de +8,1%, au troisième trimestre 2020, après +7,5% un trimestre auparavant, en glissements annuels. Le besoin de liquidité des banques aurait continué de se creuser, suite à la hausse de la monnaie fiduciaire. Toutefois, Bank Al-Maghrib aurait significativement augmenté le volume de ses financements aux banques, tout en adaptant le mécanisme de ses interventions. Les avoirs officiels de réserve auraient progressé, pour leur part, de 22,9%. Les créances nettes sur l’administration centrale auraient nettement augmenté, marquant une hausse de 24,7% de l’endettement monétaire du Trésor.

Les créances sur l’économie auraient poursuivi leur progression depuis le début du confinement. Leur encours aurait augmenté de 6,5%, au troisième trimestre 2020, au lieu de +5,8% au deuxième trimestre. Cette évolution serait attribuable, notamment, à l’accélération des crédits à la trésorerie des entreprises. Les taux d’intérêt sur le marché interbancaire auraient baissé de 81 points de base, en glissement annuel, s’établissant à 1,5% au troisième trimestre 2020, dans le sillage de la décision de Bank Al-Maghrib d’abaisser son taux directeur de 50 points de base à 1,5% au mois de juin 2020. Parallèlement, les taux auraient encore diminué sur le marché des adjudications des bons du Trésor, avec un repli de 48 points de base pour les taux de maturité à 5 ans. Les taux créditeurs auraient reculé, quant à eux, de 27 points de base en moyenne.

Un marché boursier toujours en baisse

Le marché des actions aurait continué d’afficher des variations baissières importantes, en lien avec le recul quasi général enregistré au niveau des résultats comptables semestriels des sociétés cotées. Les séances de corrections à la baisse auraient dominé celles à la hausse, dévoilant ainsi la détresse des investisseurs et la nervosité du marché. Les indices boursiers MASI et MADEX auraient baissé de 13,6% et 13,8% respectivement, en glissements annuels, après des replis de 9,9% et 10,1%, un trimestre plus tôt. La capitalisation boursière aurait reculé de 13%, au lieu de -10,2%, un trimestre plus tôt. Ces évolutions traduiraient, principalement, le recul des cours boursiers d’une grande partie des secteurs cotés, avec une forte contribution baissière des secteurs des ‘ingénieries et biens d’équipement industriels’, de la ‘sylviculture et papier’, de la promotion immobilière, des ‘loisirs et hôtels’ et des services aux collectivités. Les transactions sur le marché boursier auraient marqué un net repli. Leur volume se serait contracté de 49,9%, en variation annuelle.

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