Les prêts interbancaires ont atteint des niveaux historiquement bas en 2025, reflétant une conjoncture économique et monétaire particulière. Selon les données de Bank Al-Maghrib, entre le 6 et le 12 février 2025, le volume quotidien moyen des transactions au jour le jour s’est établi à environ 1,2 milliard de dirhams, soit son plus bas niveau du moins sur les trois dernières années.
Le déficit de liquidité bancaire moyen s’est creusé de 8,47% à 147,65 milliards de dirhams (MMDH) durant la période. Cette pression sur les liquidités n semble pas prête à s’atténuer, d ‘ailleurs, la banque centrale l’a confirmé : ‘’Pour ce qui est des conditions monétaires, le besoin de liquidité bancaire, tiré principalement par l’expansion de la monnaie fiduciaire, continuerait de se creuser pour atteindre 192,3 milliards de dirhams en 2026’’.
La préférence pour les transactions en espèces a conduit à une hausse de la monnaie en circulation, atteignant 414,4 milliards de dirhams fin 2024, soit une augmentation de 5,3% % par rapport à l’année précédente. Cette sortie de liquidités du système bancaire réduit les ressources disponibles pour les banques.
Ce manque de liquidités limite leur capacité à effectuer des transactions sur le marché interbancaire. Aussi, la concurrence entre les banques pour se refinancer sur le marché interbancaire a augmenté. Ainsi, les Taux MONIA oscillent autour d’une moyenne à 2,49%, et les taux interbancaires demeurent en ligne avec le TD à 2,50%.
La baisse des transactions interbancaires peut limiter la liquidité disponible sur le marché, bien que les interventions de BAM aient permis de maintenir un équilibre global.
Les banques en déficit de liquidité peuvent se tourner vers des instruments alternatifs, comme les avances de BAM ou les placements du Trésor.
Bank Al-Maghrib a augmenté ses interventions cette semaine à 148,8 MMDH. Il s’agit de la hausse de ses avances à 7 jours de 2,6 MMDH à 67,0 MMDH. Le montant global des interventions LT se stabilise au même niveau pour la 4ème semaine consécutive à 81,7 MMDH, indique Attijari Global Research dans sa récente note «Fixed Income Weekly».
De leur côté, les placements du Trésor ressortent en hausse avec un encours quotidien maximal de 12,8 MMDH, contre 12,2 MMDH lors de la période précédente, poursuit la même source.
Cette situation invite BAM à jouer un rôle clé dans la régulation de ces dynamiques pour préserver la stabilité financière, en favorisant un environnement de taux bas, bénéfique pour les emprunteurs mais potentiellement défavorable pour les épargnants.
Les experts anticipent une poursuite de la baisse des taux directeurs en 2025, avec un taux d’équilibre projeté à 2,25 %. Cette orientation devrait soutenir l’investissement et la croissance économique, tout en maintenant une liquidité suffisante sur le marché interbancaire.
