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Ankara et Rabat en pourparlers sur un projet de regazéification flottante

La Turquie est en discussions avec le Maroc pour la location d’un navire de regazéification, a déclaré jeudi le ministre de l’Énergie, Alparslan Bayraktar.

S’exprimant sur la chaîne CNN Türk, Bayraktar a indiqué que la Turquie avait récemment commencé à utiliser ses unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU) à des fins d’exportation, en référence à un accord conclu en mai avec l’Égypte pour l’affrètement à temps de ses navires FSRU.

« Il y a actuellement quelque chose en particulier avec l’Égypte. Nous discutons également d’un tel projet avec le Maroc, car les mois d’été sont aussi une période où leurs besoins en gaz augmentent, et pour nous, l’été correspond à une consommation de 30 % de notre gaz », a-t-il expliqué.

Bayraktar n’a pas fourni plus de détails sur les discussions ni sur l’affrètement à temps déjà en place avec l’Égypte. Reuters


Les importations turques de GNL au comptant pourraient être réduites de moitié en glissement annuel sur la période janvier-mars, à la suite des accords signés lors de la conférence Gastech à Milan les 9 et 10 septembre.

Le ministère turc de l’Énergie et la société publique Botas ont signé huit contrats d’approvisionnement en GNL avec des géants mondiaux tels que BP, Shell, Eni, Sefe, Equinor, Cheniere, Jera et Hartree.

Bien que les calendriers de livraison et les modalités tarifaires restent flous, les premières informations indiquent que ces nouveaux accords pourraient ajouter jusqu’à 14,4 milliards de m³ équivalent gazoduc à l’offre turque entre 2026 et 2028. Le ministre de l’Énergie, Alparslan Bayraktar, a déclaré hier que certaines livraisons pourraient avoir lieu dès novembre ou décembre, mais les acteurs de marché estiment que l’essentiel des volumes n’arrivera qu’à partir de début 2026.

La croissance de la demande déterminera le recours au GNL spot

Le rythme de croissance de la consommation gazière turque influencera en partie le volume de cargaisons de GNL au comptant nécessaires.

La consommation de gaz de la Turquie a progressé de 21 % sur un an au cours des huit premiers mois de 2025, en partie à cause d’un hiver exceptionnellement rigoureux au premier trimestre. Sur la semaine du 1er au 7 septembre, la demande a encore augmenté de 14 % en glissement annuel, selon les dernières données du ministère de l’Énergie. Certains opérateurs estiment la demande annuelle totale à 60 milliards de m³ en 2025, ce qui correspond à une hausse plus prudente de 13 %.

En supposant une croissance de la consommation de 13 % au premier trimestre, et en tenant compte de la production domestique accrue, de l’augmentation des flux en provenance du Turkménistan à partir de l’an prochain et de retraits de stockage stables, les besoins combinés en importations de gaz (GNL + gazoduc) pourraient atteindre 21 milliards de m³ au premier trimestre, contre 18,9 milliards de m³ sur janvier-mars 2025 (données du régulateur EPDK).

Part du GNL et incertitudes sur les contrats russes

Le GNL représentait 31 % des importations turques au premier trimestre 2024 et 44 % au premier trimestre 2025. En 2026, il pourrait conserver une part proche de 44 %, d’autant que subsiste une incertitude concernant le renouvellement de deux contrats Botas-Gazprom (21,75 milliards de m³/an) arrivant à échéance fin 2025. Cela impliquerait une demande de GNL de 9,24 milliards de m³, soit environ 103 millions de m³/jour. Les cinq terminaux d’importation de GNL de la Turquie — trois unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU) et deux terminaux terrestres — disposent d’une capacité totale de regazéification de 161 millions de m³/jour, selon Botas.

Contrats déjà sécurisés et nouvelles perspectives

Botas dispose déjà d’accords de livraison de GNL couvrant l’ensemble de l’année 2026 avec Sonatrach (Algérie) et Oman LNG, représentant 5,8 milliards de m³ équivalent gazoduc. Les nouveaux contrats signés en septembre pourraient ajouter jusqu’à 5 milliards de m³ supplémentaires, portant le volume total de GNL sous contrat à 10,8 milliards de m³ en 2026.

Par ailleurs, Botas a conclu un accord avec Shell (4 milliards de m³/an) et un autre avec TotalEnergies (1,6 milliard de m³/an) à partir de janvier 2027. Même si le contrat avec l’Algérie arrive à échéance en octobre 2027, Botas pourrait détenir environ 16,4 milliards de m³ de GNL sous contrat cette année-là.

En 2023 et 2024, 46 % des importations annuelles de GNL de la Turquie sont arrivées au premier trimestre. En reprenant ce schéma, la Turquie pourrait recevoir environ 5 milliards de m³ des 10,8 milliards de m³/an déjà sous contrat (Sonatrach, Oman LNG et les nouveaux accords de Milan) sur janvier-mars 2026.

Cela laisserait des besoins résiduels de 4,24 milliards de m³ de GNL au premier trimestre, soit environ 46 cargaisons de GNL spot, en se basant sur une taille moyenne de 91 millions de m³ observée au premier semestre 2025. Pour comparaison, la Turquie avait importé près du double, soit 78 cargaisons spot, sur la même période en 2024. argusmedia


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