En 2024, les Marocains se sont classés troisième nationalité bénéficiaire de premiers permis de séjour dans l’Union européenne, avec 188 420 titres délivrés, soit 5,4 % du total. Ils arrivent juste derrière les Ukrainiens (295 623 ; 8,4 %) et les Indiens (192 445 ; 5,5 %), selon eurostat.
Entre 2022 et 2024, leur nombre est passé de 162 678 à 188 420, après avoir atteint 180 784 en 2023. En seulement deux ans, cela représente une hausse de 25 742 permis, soit une croissance de près de 16 %, confirmant le rôle de premier plan du Maroc dans les dynamiques migratoires vers l’Europe.
Les Marocains restent une nationalité majeure parmi les bénéficiaires de premiers permis de séjour dans l’Union européenne. En 2024, 92 817 permis ont été délivrés en Espagne (16,5 %), faisant des Marocains la première nationalité bénéficiaire. En France, 36 815 permis (10,8 %) ont également placé les Marocains en tête, tandis qu’en Belgique, 7 296 permis (9,3 %) confirment leur position de première nationalité. En Italie, avec 31 638 permis (9,1 %), les Marocains se classent comme deuxième nationalité bénéficiaire, après le Bangladesh (44 100 permis).
Deux motifs dominent particulièrement : les regroupements familiaux et les études, révélant à la fois la force des réseaux migratoires existants et l’attractivité académique de l’Europe pour la jeunesse marocaine.
Les regroupements familiaux : une position de leader incontestée
Avec 87 732 permis de séjour accordés pour raisons familiales, les Marocains occupent la première place dans plusieurs pays européens clés :
Espagne : 50 579 permis (57,7 % du total) – les Marocains constituent de loin la première nationalité bénéficiaire.
Italie: 13 819 permis (15,8 %) – également première nationalité.
France: 11 933 permis (13,6 %) – première nationalité bénéficiaire
Ce poids traduit la densité des réseaux familiaux déjà installés et la continuité des liens historiques et linguistiques qui facilitent ces mouvements.
Les études : les Marocains, deuxième nationalité après l’Inde
Les étudiants marocains confirment également leur dynamisme, avec 44 057 permis de séjour délivrés pour études en 2024. Ils se positionnent comme la deuxième nationalité bénéficiaire après les Indiens.
Espagne: 23 620 étudiants (5,6 % du total) – premier pays d’accueil.
France : 12 500 étudiants (28,4 %) – deuxième destination privilégiée.
Allemagne: 4 260 étudiants (9,7 %) – troisième pays d’accueil.
Ce flux reflète à la fois la proximité géographique, la langue partagée avec la France et l’Espagne, ainsi que l’attrait croissant de l’Allemagne pour les profils académiques et techniques.
Une double dynamique migratoire
La présence marocaine en Europe s’appuie ainsi sur une double dynamique :
- Les familles déjà établies, qui renforcent la migration par regroupement familial.
- La jeunesse étudiante, qui voit dans l’Europe une opportunité académique et professionnelle.
Cette tendance confirme que le Maroc demeure un partenaire migratoire stratégique pour l’Union européenne, avec des implications économiques, sociales et diplomatiques de premier ordre.
Baisse des premiers permis de séjour en 2024
En 2024, 3,5 millions de premiers permis de séjour ont été délivrés dans l’Union européenne à des citoyens de pays tiers. Cela représente une baisse de 8,3 % (soit 315 656 permis de moins) par rapport à 2023, année record où 3,8 millions de premiers titres avaient été accordés.
Cette diminution s’explique principalement par la baisse du nombre de permis délivrés pour :
L’emploi : -155 549 permis, soit -12,2 %,
D’autres motifs : -98 857 permis, soit -10,0 %,
Des raisons familiales: -65 771 permis, soit -6,5 %.
À l’inverse, les permis délivrés pour raisons d’études ont enregistré une légère hausse par rapport à 2023 (+4 521 permis, soit +0,8 %).
En 2024, 1,1 million de premiers permis de séjour ont été accordés pour des raisons liées à l’emploi, ce qui représente 31,9 % de l’ensemble. Les raisons familiales comptaient pour 27,1 %, les études pour 15,7 %, et les autres motifs (y compris la protection internationale) pour 25,3 %.
En 2024, par rapport à 2023, parmi les pays déjà présents dans le top 10 , les plus fortes hausses relatives ont été observées pour :
La Chine (+4,4 %),
Le Maroc (+4,2 %),
La Syrie (+0,4 %).
À l’inverse, les plus fortes baisses ont concerné :
La Biélorussie (-37,9 %),
La Turquie (-12,6 %),
L’Afghanistan (-10,1 %),
L’Inde (-9,3 %).
