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Jouahri s’exprime sur la digitalisation des services financiers

Le Maroc abrite un séminaire continental de l’Association des Banques Centrales Africaines pour l’année 2025, placé sous le thème : « Cyber-risques et technologies financières innovantes : défis et mesures stratégiques ». A cette occasion, Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, a adressé un mot aux participants. Extrait.

Au Maroc, nous venons de finaliser un projet de loi qui vise à mettre en place
un cadre juridique sur l’usage des Cryptoactifs ayant pour objectif de (i)
protéger de manière appropriée les consommateurs et les investisseurs ; de
(ii) renforcer l’intégrité des marchés contre la fraude, la manipulation, le
blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ; et de (iii) préserver la
stabilité financière.

La Monnaie Digitale de la Banque Centrale (MDBC) qui, en tant que monnaie
souveraine, peut effectivement constituer une option de paiement numérique
aussi bien dans sa version de gros que de détail.
A l’instar d’autres pays du continent, nous avons réalisé au niveau de Bank
Al-Maghrib des études sur l’émission d’une Monnaie Digitale de Banque
Centrale avec l’appui de la Banque Mondiale et du FMI. Ces travaux ont
principalement porté sur la définition des objectifs stratégiques de la MDBC
et ses éventuels impacts macroéconomiques et sur les systèmes de
paiement.
De même, nous avons mené une première expérimentation qui a porté sur le
cas d’usage de paiement (Peer-to-Peer) de détail. Nous sommes en train de
mener une autre expérimentation, en collaboration avec la Banque Centrale
d’Egypte et avec l’appui de la Banque Mondiale, sur le cas d’usage dans le
transfert transfrontalier. Nous projetons de compléter ce projet par des études
et analyses sur les aspects juridiques et règlementaires.

Sur le plan continental, la digitalisation des services financiers a bien progressé
au cours de ces dernières années.
Au Maroc, elle est portée par les banques traditionnelles qui sont en pleine
adaptation aux transformations en cours, des établissements de paiement
adoptant un modèle d’affaires agile, et un écosystème FinTech en plein
développement.
Pour renforcer cet écosystème, nous avons créé récemment, dans le cadre
d’un partenariat public-privé, le Morocco FinTech Center, plate-forme dédiée
au soutien et à l’accompagnement des porteurs des projets innovants et au
renforcement d’un écosystème digital dynamique et inclusif.
Nous voulons que notre dialogue avec les fintechs soit constant afin de leur
offrir un cadre réglementaire souple, adapté aux spécificités de leurs services
et pour favoriser la collaboration entre acteurs établis et nouveaux entrants.

En parallèle, nous avons mis en œuvre, en collaboration avec nos partenaires,
des prérequis techniques et juridiques, qui sont essentiels au développement
de la digitalisation des services financiers, notamment la signature
électronique, l’authentification biométrique à travers l’identité numérique et
l’encadrement de l’usage du Cloud.
D’autres chantiers sont en cours d’examen, notamment la mise en place d’un
cadre pour l’Open Banking et le renforcement du cadre régissant la protection
des données pour adresser les nouveaux défis induits par les innovations
technologiques au sein du secteur bancaire.

Les risques et défis qui nous concernent dépassent les frontières nationales.
Aucune institution ne peut agir efficacement d’une manière isolée.
Aussi, je réaffirme ici la nécessité de :

  • mutualiser nos efforts via des plateformes d’échange d’informations sur les
    menaces et incidents,
  • harmoniser nos cadres réglementaires, particulièrement concernant les
    Cryptoactifs, les stablecoins et l’intelligence artificielle appliquée à la finance,
  • et renforcer nos compétences locales en créant des centres d’excellence en
    cyber sécurité et en technologies financières.

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