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Élection de Sidi Ould Tah: un processus à élimination sous haute tension

Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu président de la Banque africaine de développement (BAD), devenant ainsi le premier ressortissant mauritanien à accéder à un poste international de cette envergure.

Sa victoire est sans appel : 76,18 % des voix totales, dont 72,37 % provenant du collège africain. Ce score témoigne d’un large consensus autour de sa candidature, consolidé au fil des tours de scrutin.

Au premier tour, Sidi Ould Tah avait pourtant terminé en deuxième position, avec 33 % des suffrages, derrière le Zambien Samuel Munzél Maïmbo, qui avait alors recueilli 40 %. Mais dès le deuxième tour, le Mauritanien a renversé la tendance, prenant la tête du vote africain avec 68 %, et obtenant 48,41 % de l’ensemble des voix, le plaçant en position de force pour la suite.

Ancien ministre et spécialiste du développement agricole et rural, Sidi Ould Tah est également un ancien directeur de la BADEA (Banque arabe pour le développement économique en Afrique). Son profil technocratique, combiné à une solide expérience continentale, a sans doute pesé en sa faveur.

BAD : cinq candidats en lice, un scrutin décisif sous haute tension à Abidjan

Ce jeudi à 9h00, les gouverneurs des pays membres de la Banque africaine de développement (BAD) ont entamé à Abidjan le processus de vote visant à désigner le nouveau président de l’institution panafricaine.

Cinq candidats sont en compétition :

  • Sidi Ould Tah (Mauritanie)
  • Amadou Hott (Sénégal)
  • Samuel Munzél Maïmbo (Zambie)
  • Abbas Mahamat Tolli (Tchad)
  • Bajabulile Swazi Tshabalala (Afrique du Sud)

Le scrutin s’organise en plusieurs tours successifs à élimination, jusqu’à l’obtention de la double majorité requise :

  • 50,01 % des voix des pays africains
  • et 50,01 % de l’ensemble des voix de tous les membres.

Après chaque tour, le candidat ayant recueilli le moins de suffrages est éliminé, et une courte pause est observée pour permettre aux gouverneurs de consulter leurs capitales et aux équipes logistiques de préparer le tour suivant.

Si, au terme de cinq tours, aucun candidat ne réunit la majorité requise, le Conseil des gouverneurs pourra décider de suspendre l’élection. Dans ce cas, le président sortant – ou son adjoint – assurera l’intérim pour une durée maximale d’un an, selon la recommandation du Conseil d’administration de la BAD.

Une bataille de poids lourds économiques

Le pouvoir de vote des États dépend de leur quote-part dans le capital de la Banque. Voici le top 10 des contributeurs :

  1. Nigeria : 8,9 %
  2. États-Unis : 6,3 %
  3. Égypte : 6,2 %
  4. Japon : 5,2 %
  5. Algérie : 5,1 %
  6. Afrique du Sud : 4,9 %
  7. Maroc : 4,6 %
  8. Allemagne : 3,9 %
  9. Côte d’Ivoire : 3,8 %
  10. Canada : 3,6 %

Les pays arabes africains (Égypte, Algérie, Maroc, Libye) représentent à eux seuls 18,1 % du capital du top 15.

Une institution aux ancrages globaux

La BAD est composée de 81 pays membres, répartis sur quatre continents :

  • 54 pays africains (60 % du capital, avec droit de vote automatique)
  • 16 pays européens (plus de 20 % du capital cumulé)
  • 7 pays asiatiques (dont le Japon, la Chine, la Corée du Sud, l’Arabie saoudite…)
  • 4 pays des Amériques (États-Unis, Canada, Brésil, Argentine)

Le poids stratégique des votes reflète donc un équilibre entre souveraineté africaine et partenaires internationaux, ce qui rend chaque tour d’autant plus complexe et déterminant. Alakhbar

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