InternationalLa Une

36 pays interdisent la cigarette électronique

Comme 35 autres pays, Hong Kong va interdire les vapotes d’ici mi-2026. Après la cigarette traditionnelle, c’est au tour de sa version électronique de soulever de sérieuses questions.

Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, 35 pays ont totalement interdit la vente de cigarettes électroniques. On peut aussi les appeler « vapote », « vaporette » ou même « puff » quand elles sont jetables.

Ces interdictions entraînent des sanctions qui peuvent parfois être très élevées. A Bangkok, par exemple, il vaut mieux laisser sa vapote à la maison, car si les autorités vous surprennent en train de vapoter, cela peut vous coûter plusieurs milliers de francs et jusqu’à 10 ans de prison.

Nicotine et substances toxiques

Dans le cas de Hong Kong, les autorités ont expliqué le 10 février que la mesure visait à préserver la santé des jeunes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne en effet que « les cigarettes électroniques qui contiennent de la nicotine créent une forte dépendance et sont nocives pour la santé ».

L’OMS précise également que « même si leurs effets à long terme sur la santé ne sont pas encore totalement connus, les substances toxiques qu’elles génèrent peuvent provoquer des cancers et augmenter le risque de problèmes cardiaques et pulmonaires ».

La cigarette électronique a été inventée dans les années 1960 par l’Américain Herbert Gilbert, à une époque où on commence à prendre conscience des risques liés au tabac. C’est à partir des années 2000 qu’elle se développe vraiment et devient une alternative pour les personnes qui souhaitent arrêter de fumer des cigarettes traditionnelles.

Les cigarettes électroniques sont une aide efficace pour sortir du tabacReto Auer, médecin agrée à Unisanté et chercheur à l’université de Berne

Une étude d’Unisanté a montré qu’une personne sur deux réussissait en six mois à arrêter le tabac grâce aux cigarettes électroniques contenant de la nicotine.

Des publicités qui visent les jeunes

Cependant, le médecin Reto Auer pointe du doigt « une augmentation de la consommation chez les jeunes », soulignant que les cigarettes électroniques peuvent entraîner des personnes non fumeuses dans l’engrenage de l’addiction à la nicotine.  

La faute à un marketing qui vise les jeunes. Selon Janet Hoak, professeure en santé publique à l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande, la publicité des cigarettes électroniques a tout pour séduire les jeunes.

C’est un moyen de s’identifier à différents groupes de pairs et de gagner en capital socialJanet Hoak, professeure en santé publique à l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande

« Les appareils eux-mêmes sont de très belles couleurs. Ils sont très attrayants, le genre de choses qui attirent les jeunes. C’est un moyen de s’identifier à différents groupes de pairs et de gagner en capital social », décrypte l’experte dans Tout un monde.

« Parmi les saveurs qui ont été utilisées, certaines sont clairement ciblées sur les jeunes, comme le bubble-gum et d’autres arômes de confiserie », ajoute-t-elle. Il existe même des vaporettes au goût « chocolat ».

De smartphone à smartvape

Plus que des cigarettes, ces appareils deviennent des accessoires qui vont même jusqu’à frôler le smartphone

La « Smart Vape » est un des derniers modèles sortis sur le marché. Avec cette cigarette et son écran tactile, il est possible de passer des appels, d’écouter de la musique, de consulter la météo, d’utiliser le mode lampe torche ou encore de jouer à des jeux où plus on vapote, plus on gagne de points.

Malgré toutes ces inventions et réinventions de la cigarette, Janet Hoak affirme qu’une société sans tabac et nicotine est possible. Pour y parvenir, elle explique qu' »il ne faut pas discuter avec les fabricants de tabac et il ne faut pas accepter leur argument selon lequel ils se transforment et veulent devenir une industrie complètement différente ».

La spécialiste plaide pour des « régulateurs très forts et une réglementation très puissante ».

rtsinfo

.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page