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Canada: Pénurie d’enseignants francophones dans l’Ontario

Les associations de conseils scolaires et le syndicat des enseignants francophones demandent au gouvernement de l’Ontario une intervention immédiate pour faire face à la pénurie de personnel enseignant qualifié, sans quoi les écoles ne pourront pas maintenir un système d’éducation en langue française de haute qualité.

L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACEPO) et l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) dénoncent à l’unisson « le manque de volonté politique du gouvernement de l’Ontario », qu’ils qualifient de « déplorable ».

Ces regroupements critiquent le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, pour ne pas avoir rapidement mis en œuvre les 37 recommandations du rapport du Groupe de travail sur la pénurie de personnel enseignant (Nouvelle fenêtre) dans le système d’éducation en langue française de l’Ontario.

« Ces solutions concrètes qui font consensus lui ont été soumises il y a déjà deux ans », affirment ces associations.

« Le manque d’attention que le gouvernement a semblé porter à la pénurie, une situation frôlant la catastrophe pour le système scolaire de langue française, est difficile à expliquer », peut-on lire dans un communiqué conjoint du syndicat d’enseignants et des associations de conseils scolaires francophones.

Ils citent aussi les « 45 millions de dollars non dépensés du montant total alloué à l’éducation dans le budget de l’Ontario 2022-2023 », qui pourraient « être considérés comme une source de financement pour contrer la pénurie de personnel enseignant francophone qualifié ».

Des solutions proposées

Le syndicat des enseignants francophones et les conseils scolaires implorent le gouvernement d’agir rapidement pour faire en sorte que les programmes de formation des enseignants répondent aux besoins du marché du travail, pour « favoriser l’insertion professionnelle et la rétention du nouveau personnel enseignant, valoriser publiquement la profession enseignante et promouvoir les possibilités d’emploi en éducation en langue française ».

« Les francophones demandent et ont droit, selon les obligations constitutionnelles du gouvernement, à une éducation de qualité dans leur langue », rappellent la présidente de l’AEFO, Anne Vinet-Roy, la présidente de l’ACEPO, Anne-Marie Gélineault, et la présidente de l’AFOCSC, Johanne Lacombe.

Selon elles, le gouvernement Ford a « les solutions, le budget et la collaboration de tous les partenaires nécessaires à la mise en œuvre des 37 recommandations ».

« Il ne manque que la volonté politique pour assurer des résultats concrets, rapides, structurants et permanents pour le système scolaire de langue française », estiment leurs présidentes.

Des initiatives du gouvernement

Le gouvernement rétorque qu’il a élaboré une stratégie sur quatre ans pour recruter des enseignants francophones qualifiés au Canada et ailleurs dans la francophonie et pour inciter des candidats à opter pour une éducation en français.

« Nous savons qu’il faut en faire davantage », écrit la porte-parole du ministre de l’Éducation, Grace Lee. « C’est la raison pour laquelle nous recommandons une certification plus rapide des nouveaux enseignants et un accès accru [à la profession] pour des professionnels de langue française qui peuvent enseigner dans nos écoles. »

La porte-parole affirme que, depuis que le gouvernement Ford a pris le pouvoir en 2018, il a alloué plus de 2 milliards de dollars en financement à l’éducation en français langue première. À cela s’ajoute, selon Mme Lee, « un soutien aux conseils scolaires, aux organismes communautaires et aux organismes d’éducation dans le cadre d’initiatives qui soutiennent les élèves et le personnel de langue française pour l’année scolaire 2023-2024 ». Radio canada

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