
Un total de 250 milliards de dollars a déjà été investi à l’échelle mondiale dans des projets industriels bas carbone, principalement dans les secteurs les plus polluants comme la chimie, les carburants et les métaux. Le Maroc, aux côtés d’autres pays nouvellement industrialisés comme l’Indonésie, capte déjà 20 % de ce montant, selon un rapport du Mission Possible Partnership (MPP), publié ce jeudi.
Cette dynamique reflète la montée en puissance de pays du Sud, qualifiés de nouvelle « Sunbelt industrielle » mondiale, qui attirent une part majoritaire des futurs investissements industriels propres grâce à leur accès à une électricité verte, abondante et compétitive.
Une nouvelle carte de l’industrie mondiale se dessine
Le rapport signale que 69 usines bas carbone sont actuellement en activité, et 65 autres ont obtenu leur financement. Mais plus de 1 600 milliards de dollars de projets restent à financer, dont près de 60 % sont situés dans cette « Sunbelt » émergente, contre seulement 18 % aux États-Unis, 10 % dans l’UE et 6 % en Chine.
Selon Faustine Delasalle, directrice du MPP et de l’Industrial Transition Accelerator (lancé à la COP28), le Maroc et ses pairs disposent d’un avantage stratégique pour accueillir la nouvelle génération d’industries lourdes propres, grâce à leurs atouts en énergies renouvelables.
Le rapport souligne la croissance rapide de deux segments clés :
- l’ammoniac vert, utilisé dans les engrais (secteur stratégique pour le Maroc via l’OCP),
- et les carburants durables pour l’aviation, où de nouveaux acteurs émergent.
Dans les métaux, la production d’acier et d’aluminium décarbonés progresse, mais reste en retard : 33 projets d’aciéries quasi neutres en carbone sont en cours, alors qu’il en faudrait 90 d’ici 2030 pour respecter les objectifs climatiques ; pour l’aluminium, seuls 44 projets sont lancés, contre un besoin de 165. Reuters
