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Infrastructures : Le défaut d’entretien « m’a tuer » !

Voilà un autre drame sanglant survenu après l’accident ferroviaire de Bouknadel. L’effondrement d’une partie d’un pont sur l’autoroute de Casablanca-Rabat au niveau de Derb Seltane a causé la mort d’une femme et son fils. Deux évènements tragiques qui n’ont rien de commun sauf l’état lamentable des infrastructures. Le défaut d’entretien plus précisément constitue l’une des «forces de corrosion du développement» pour reprendre A.O. Hirschman. Selon l’économiste Abdelkader Berrada, au Maroc, cette forme de dévalorisation du capital, qui touche à des degrés divers l’ensemble des infrastructures économiques et sociales publiques, est restée pratiquement en dehors du champ d’évaluation du Haut Commissariat au Plan (HCP), ce qui fausse la quantification de la FBCF (Formation brute du capital fixe). Il pense que le gouvernement n’a pas de système de programmation ou de budgétisation pour l’entretien, et la priorité est donnée aux constructions neuves. L’entretien préventif est pratiquement inexistant, même si la plupart des analyses coûts-avantages sur les projets de construction se fondent sur l’hypothèse qu’il y aura un entretien régulier. Tout compte fait, traiter les infrastructures économiques et sociales comme investissements dans les comptes nationaux abstraction faite de leur qualité douteuse et leur entretien défectueux, sans oublier les dégâts en tout genre que cela occasionne, revient tout simplement à surestimer la FBCF et en dénaturer le sens.

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