
La Cour des comptes a rendu public un rapport portant sur l’évaluation de la gestion des parcs nationaux. Actuellement, ces parcs sont au nombre de 11 : (Toubkal, Ifrane, Souss-Massa, Khénifra, Iriqui, Haut atlas oriental, Khenifiss, Talassemtane, Al Hoceima, Tazekka et Dakhla) et s’étendent sur une superficie globale de 2,84 millions d’hectares. La gestion de ces parcs est assurée actuellement par le département des eaux et forêts relevant du ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts (MAPMDREF).
Selon le rapport de diagnostic de la stratégie nationale de développement durable élaboré en 2014 par le département en charge de l’environnement, le nombre d’espèces menacées s’élève à 600 espèces d’animaux et 1700 espèces de plantes sur 7 000 identifiées.
Compte tenu du rôle central des aires protégées dans la préservation de la diversité biologique, ainsi que des menaces et pressions, susmentionnées, la Cour des comptes a entrepris une mission d’évaluation de la gestion des parcs nationaux et de leur contribution à la protection de la biodiversité de notre pays.
Cette évaluation a porté sur l’examen des aspects liés au cadre juridique des parcs nationaux et de leur gouvernance, ainsi que sur l’appréciation du processus de gestion opérationnelle de ces parcs et des obstacles qui entravent leur efficacité et empêchent la réalisation de leurs objectifs de préservation des équilibres environnementaux, de développement de la recherche scientifique et de relance du tourisme. Les détails.
Un, l’examen du cadre juridique des parcs nationaux a révélé les constats suivants :
- Retard dans l’adoption du décret d’application et ambiguïté de certaines définitions ;
- L’entité de gestion de l’aire protégée, un concept non réglementé ;
- Faiblesse en matière de mécanismes de concertation entre l’administration et les collectivités territoriales ;
- Retard dans l’établissement des Plans d’aménagement et de gestion prévu par la loi ;
- Les statuts juridiques des terrains: un frein aux actions de conservation des parcs nationaux ;
- Limites dans l’intervention des agents verbalisateurs.
Deux, l’examen du cadre de gouvernance des parcs nationaux a révélé les constats suivants :
- Un cadre non favorable au suivi des actions réalisées au niveau des parcs nationaux
- Insuffisances au niveau du plan directeur des aires protégées
- Programmes incomplets des aires protégées aux niveaux d’exploitation : scientifique, touristique et pédagogique
- Intégration limitée des aires protégées dans l’aménagement du territoire
- Des plans limités et orientés faune
- PDAP ne tenant pas compte de la valeur économique des aires protégées
Trois, l’examen des plans d’aménagement et de gestion (PAG) des parcs nationaux a permis de relever les observations suivantes :
- Une connaissance insuffisamment maitrisée du patrimoine écologique
- Problèmes liés aux zones naturelles protégées
- Retard dans l’élaboration et la mise à jour des PAG
- Directions de parcs non généralisées et sans attributions décisionnelles
- Déséquilibre entre l’importance des parcs et les ressources d’appui
- Comités de pilotage non institués
- Informations non consolidées, sous exploitées et peu diffusées
- Non précision des informations relatives aux parcs nationaux
- Faible valorisation des parcs nationaux
- Insuffisances au niveau des connaissances en biodiversité
- Système d’information non intégré pour suivre la diversité biologique
- Absence d’une liste rouge des espèces et des habitats
Quatre, l’appréciation des actions en matière de conservation et de préservation des aires protégés a permis de relever les constats suivants :
- Retard dans la couverture de l’ensemble des écosystèmes recensés au niveau des SIBE
- Diminution des plans d’eau
- Régression inquiétante des espèces de faune et de flore