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Centrale Danone: à la quête d’un doreur d’image!

ÉDITO

Crise de communication ou communication de crise? Centrale Danone vient de lancer une campagne de consultation avec toutes les parties prenantes du lait frais pasteurisé Centrale. Objectif : reconstruire son image de marque foulée aux pieds, briser la glace avec ses boycotteurs et tenter de regagner leur confiance. Face à un chiffre d’affaires en chute libre (plus de 40% à fin juin dernier), la firme française ne sait plus à quel saint se vouer. Victime d’une campagne de boycott « arbitraire »,  elle n’a pas encore compris qu’elle n’est que le « bouc émissaire » sur lequel on fait retomber tous les maux et tous les malheurs d’une société épuisée mentalement, psychiquement…Elle n’a pas encore compris qu’il vaut mieux baisser la tête quand le vol de la tempête souffle fort. Aux grands maux les grands remèdes. Autrement dit, une stratégie de communication « maroco-marocaine ». Ne réaliser aucun profit sur son lait frais pasteurisé,  c’est sous-estimer l’intelligence des « consomm’acteurs ». C’est contredire le bon sens et le droit au bénéfice. Centrale Danone a besoin d’une solution qui rivalise d’ingéniosité. Quel drôle de phénomène, ce dérèglement à la sauce marocaine! À qui incombe la responsabilité? Cette campagne de boycott a le mérite de nous enseigner que l’État a pris la clé des champs, toujours à la quête de sa trouvaille précieuse qui n’est rien d’autre qu’un nouveau modèle de développement économique. Accepter d’ouvrir ses frontières et de libéraliser son marché c’est aussi avoir le courage d’ouvrir les yeux et d’affronter la réalité. Les économistes savent très bien que dans le fonctionnement d’une économie de marché, il existe toujours un niveau de prix qui concilie les intérêts plus ou moins conflictuels de l’offre et de la demande. Ce serait une balle perdue que de brandir la carte du patriotisme économique au lieu de jouer pleinement sa mission d’arbitrage et de rééquilibrage. Ce serait un rendez-vous raté que d’ignorer non seulement des « déséquilibres injustes », mais des convictions bien fondées d’une classe moyenne à la recherche de l’émergence au même titre que l’économie de son pays. Ce serait aussi un face à face perdu d’avance que de nourrir la passion du lucre sans se soucier des équilibres psychologiques aux bas étages de la société. Entre État, Vendeurs et Acheteurs, on ne saurait aller plus vite que la musique quand le Maestro peine à composer la musique de cette danse à trois. Certes, la justice est aveugle, mais le coupable n’est peut-être pas celui que l’on croit.

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