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« Il est important que l’on mette l’humain au centre de nos préoccupations »

ELMAHDI BENABDELJALIL

Coach conseil en accompagnement RSE & économie sociale et solidaire

 

 

 

 

 

Vos premières impressions sur le choc de Coronavirus?

La première semaine du confinement a été compliquée pour moi qui est habitué à circuler librement, à faire plusieurs milliers de kilomètres par mois, par semaine parfois, et à devoir envisager de limiter mes déplacements jusqu’à la notion de quartier. Cette première semaine a aussi été difficile à cause de cette anxiété collective et de la frénésie des gens sur les réseaux sociaux à partager tout et n’importe quoi. Toutefois, il y a ce sentiment de satisfaction que notre pays a pris des décisions rapides, courageuses et efficaces, et cela a contribué à faciliter l’acceptation de quelque chose d’irréel.

Quels effets du Covid19 sur la profession du coaching ?

Plutôt que coaching je préfère pour ma part utiliser le terme d’accompagnement. C’est un terme qui a été tellement galvaudé ces dernières années, et il est essentiel de pouvoir distinguer une chose essentielle dans ce métier noble : permettre à un individu, une structure, une organisation, un territoire à exploiter au mieux ses propres ressources pour aller de l’avant vers un objectif désiré. Il ne s’agit pas de la compétence de personne qui accompagne, il s’agit surtout de sa capacité à être un canal transmetteur pour l’autre et l’aider à identifier ses propres capacités pour se projeter.

En ce qui concerne les effets du Covid19 sur la profession, c’est d’après ce que je constate le cas pour plusieurs métiers dans les professions libérales, à fortiori lorsque le contact peut être important dans le lien : une annulation des séances prévues avant le confinement, un report de missions, la nécessité de revoir les prévisions à court et moyen terme, et le besoin de réfléchir à identifier d’autres types d’opportunités. Une seconde conséquence est le fait d’être passé à un autre niveau de priorité pour les entreprises, qui font face à des contraintes majeures en termes de trésorerie, paiement de salaires,… d’autant plus que mon expertise étant surtout orientée au développement humain dans le cadre de l’approche territoriale, et de l’approche RSE des entreprises. Et tout ceci permet aussi de réfléchir à d’autres types d’accompagnement, à offrir de son temps et de son cœur aux personnes qui le souhaitent, et demandent un soutien moral, …Cela permet aussi de prendre du temps pour réfléchir, lire, écrire, tout un tas de choses liées à ce noble métier qui n’étaient pas forcément déployées pendant un rythme « normal ».

Les leçons à tirer et les pistes de recommandation pour le futur… ?

Revenir à l’essentiel, profiter de ce moment qui sera encore probablement long pour faire une belle introspection, et réfléchir aux véritables priorités que l’on souhaite se fixer. Il est important que l’on prenne un moment pour mettre l’humain au centre de nos préoccupations, particulièrement après une période qui aura plusieurs impacts difficiles à vivre sur le plan émotionnel, psychologique, économique, personnel, professionnel,… Les « sacrifices » sont nombreux, et je recommanderai encore plus d’empathie pour les collaborateurs, afin de leur permettre d’évacuer progressivement ce que nous vivons et ses conséquences à venir, de permettre à chacun de s’impliquer dans le nouvel avenir de leur entreprise, et de donner encore plus de sens à leur travail, dans la qualité des relations, dans la qualité de l’impact que leur travail a dans la société, et dans le lien de solidarité qu’ils peuvent tisser avec des environnements pour lesquels ils peuvent être utiles. Saida AMMOR

 

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