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Banques : Les agences déficitaires en hausse

« Nombre d’agences bancaires réparties sur le territoire national sont déficitaires ». A l’origine de ce constat inquiétant, Mohamed Karim Mounir, PDG du groupe de la Banque Centrale Populaire (BCP). BMCE Bank a annoncé dernièrement le gel des recrutements au titre de l’année en cours. La digitalisation apporte son lot  de bouleversements structurels de sorte que l’avenir économique  et la viabilité des agences bancaires physiques à moyen terme est menacé. Preuves à l’appui, « le lancement du premier site immobilier en ligne au Maroc avec accord de principe immédiat a réalisé d’ores et déjà une production équivalente de deux agences bancaires », souligne le président du directoire d’Umnia Bank, Abdessamad Issami. Pour sa part, le patron de la BCP informe que 40% des nouvelles ouvertures de comptes bancaires se font via le net. Mieux encore,  la part de la banque digitale dans les transactions du  groupe Attijariwafa Bank, 1er Financeur de l’économie, est passée de 43% à 67,8% entre 2017 et 2018. Avec la hausse continue des utilisateurs de services bancaires en ligne, les établissements bancaires sont en passe de revoir leurs business modèle. Ahmed Rahhou, PDG de CIH Bank l’a bien dit, d’ailleurs. « Vous pouvez changer l’agence à travers votre téléphone. Nous mettons ça à disposition de nos clients. Le client est client de CIH BANK et non pas d’une agence », insiste-t-il. La baisse de rentabilité des agences bancaires oblige les banques de la place à revoir à la baisse leurs ambitions de nouvelles ouvertures. C’est le cas du groupe BCP, qui n’a pas annoncé d’éventuelles ouvertures en 2019.  Même son de cloche chez Attijariwafa Bank, qui, à la lecture de son communiqué relatif aux résultats financiers 2018, on constate l’absence du taux d’évolution des agences bancaires.  Bref, l’avenir des agences reste ambigu et la tendance vers leur spécialisation se profile à l’horizon. A suivre.

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