
Les recettes nettes de la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques ont atteint 17,46 milliards de dirhams à fin octobre 2025, contre 14,86 milliards un an plus tôt, soit une hausse notable de 17,5 %, selon le bulletin de statistiques des finances publiques à fin Octobre 2025.
Cette progression confirme la tendance haussière amorcée depuis 2023, après une période de relative stabilité entre 2019 et 2022. En effet, les recettes étaient restées proches de 13,3 milliards de dirhams avant d’amorcer une reprise soutenue : 13,44 milliards en 2023, 14,86 milliards en 2024, puis 17,46 milliards en 2025.
| Période | Recettes TIC (MMDH) | Variation annuelle (MMDH) | Taux de croissance (%) |
|---|---|---|---|
| Oct. 2019 | 13,319 | — | — |
| Oct. 2021 | 13,559 | +0,240 (vs 2019) | +1,8 % |
| Oct. 2022 | 13,203 | –0,356 | –2,6 % |
| Oct. 2023 | 13,442 | +0,239 | +1,8 % |
| Oct. 2024 | 14,860 | +1,418 | +10,6 % |
| Oct. 2025 | 17,457 | +2,597 | +17,5 % |
Sur la période 2019–2025, les recettes nettes de la TIC sur les produits énergétiques affichent ainsi une progression cumulée de plus de 31 %, traduisant la résilience du rendement fiscal du secteur malgré les fluctuations des marchés internationaux et les efforts de transition énergétique.
Corrélation avec les prix pétroliers mondiaux et les prix domestiques
Entre 2019 et 2025, les prix du pétrole ont connu une évolution contrastée :
- 2019 : autour de 55–60 USD le baril.
- 2020 : effondrement historique lié à la pandémie.
- 2021–2022 : forte remontée, culminant au-dessus de 100 USD.
- 2023–2024 : retour à une moyenne de 70–80 USD.
- Fin 2025 : stabilisation autour de 60–65 USD le baril.
Entre 2019 et 2025, les cours du pétrole ont connu d’importantes fluctuations : après un effondrement en 2020, ils ont bondi en 2022 à plus de 100 USD le baril, avant de redescendre vers 70–80 USD en 2023–2024, puis 60–65 USD à fin 2025.
Pourtant, au Maroc, les prix à la pompe sont restés élevés, voire peu réactifs à la baisse internationale. Cette rigidité à la baisse s’explique par plusieurs facteurs :
- Le niveau élevé des marges de distribution et de transport,
- Le taux de change du dirham face au dollar,
- Et la structure fiscale elle-même, où la TIC représente une part fixe et importante du prix final.
Ainsi, même si le pétrole brut s’est échangé à un prix inférieur à celui du pic de 2022, les recettes fiscales ont continué à croître, car le prix domestique de vente au détail est demeuré élevé et la consommation énergétique est restée soutenue doublée d‘une meilleure performance du recouvrement fiscal.
En conséquence, la corrélation entre le prix international du pétrole et les recettes de la TIC apparaît faible à court terme, le comportement du marché intérieur et la fiscalité nationale jouant un rôle plus déterminant.
En résumé, la corrélation entre les prix pétroliers mondiaux et les recettes TIC est partielle mais non linéaire : la dynamique récente témoigne davantage d’un effet combiné entre fiscalité, consommation et contexte énergétique intérieur.



