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Flexibilité du dirham : Les exportateurs sur leur faim

Lancée le 15 janvier 2018, la première étape de la flexibilisation du dirham avec une bande de fluctuation de 2,5% ne rend pas encore service aux exportateurs. C’est du moins ce qui ressort de l’intervention de Mounir Razki, directeur des opérations monétaires et de change à Bank Al-Maghrib, lors d’une conférence débat organisée par la Chambre de commerce Britannique au Maroc, jeudi 14 mars 2019 à Casablanca, sous le thème : « Flexibilité du dirham et réglementation des changes, quel premier bilan ?». Le premier teste des fondamentaux de l’économie n’a permis encore ni de ralentir les importations ni de booster davantage les exportations. La quasi-stabilité de la valeur du dirham sur ces 14 mois d’expérimentation montre une faible demande sur les devises. Le contexte international oblige! « Non seulement le dirham s’est apprécié, mais depuis le 20 mars 2018 la banque centrale n’a pas servi de devises aux banques pendant les séances d’adjudication », révèle  Razki. A ses yeux, moins de demande sur les devises veut dire une position de change confortable. Chiffres à l’appui, une baisse des avoirs extérieurs des banques commerciales passant de 27,7 milliards de dirhams à 26,6 milliards fin 2018. Razki se félicite de ce bilan d’étape car l’objectif d’éviter la pression sur les réserves de change et de dynamiser le marché interbancaire est atteint. D’ailleurs, on remarque une certaine dynamique du marché interbancaire, qui canalise un volume quotidien moyen de plus 500 millions de dirhams. Mais on n’en sait rien sur les conditions dans lesquelles les banques se prêtent entre elles. Aujourd’hui, la cotation du dirham n’est plus l’apanage de la banque centrale, mais sa base tient aux cotations des banques ayant le statut de teneur de marché. Sachant que les craintes sur une éventuelle spéculation  ont aussi été dissipées. Le premier bilan balaye également les inquiétudes sur le risque de change. Les instruments de couverture contre le risque de changes ne font pas encore recette pour les banques. Et la question qui brûle les lèvres est le passage à la deuxième étape du grand chantier de flexibilité de la monnaie nationale. Une transition qui exige le respect de bon nombre de prérequis (cadre réglementaire des banques, mécanismes de formation des prix, préparation des opérateurs, instruments de couverture…), détaille Razki. Une chose est sûre : élargir encore la bande fluctuation n’est pas pour 2019. A suivre !

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