Starbucks ferme des centaines de magasins

Starbucks a annoncé jeudi qu’il allait fermer des centaines de magasins aux États-Unis, au Canada et en Europe, et licencier 900 employés hors de la vente, dans le cadre d’un plan de réorganisation visant à concentrer ses ressources sur le redressement de l’entreprise.
Les fermetures commenceront immédiatement. Les baristas concernés se verront proposer des indemnités de départ et, lorsque possible, des transferts vers d’autres magasins.
Starbucks n’a pas précisé le nombre exact de magasins concernés, mais la majorité des fermetures concerneraient les États-Unis et le Canada. La société prévoit de terminer son exercice fiscal avec 18 300 points de vente en Amérique du Nord, contre 18 734 au 29 juin. Selon un analyste de TD Cowen, Andrew Charles, environ 500 magasins nord-américains pourraient fermer au quatrième trimestre fiscal.
En Europe, certaines boutiques au Royaume-Uni, en Autriche et en Suisse seront également fermées, sans que Starbucks indique combien exactement. L’entreprise informera vendredi matin les employés dont les postes sont supprimés. Ceux pouvant travailler à distance sont invités à le faire jeudi et vendredi.
Les raisons des fermetures
Dans une lettre aux employés, le PDG de Starbucks, Brian Niccol, explique que la société a identifié des magasins où la viabilité financière n’est pas assurée ou où l’environnement physique attendu par les clients ne peut être créé. « Chaque année, nous ouvrons et fermons des cafés pour diverses raisons, de la performance financière à l’expiration des baux », écrit-il. « Cette action est plus importante et aura un impact sur nos partenaires et nos clients. Fermer un café est toujours difficile. »
Le coût de la réorganisation est estimé à 1 milliard de dollars, dont 150 millions pour les indemnités de départ et 850 millions pour les fermetures physiques et la résiliation des baux.
Le titre Starbucks a chuté de 1 % jeudi.
Impact syndical et travailleurs
Il n’est pas clair combien de magasins fermés sont syndiqués. Depuis 2021, 650 magasins Starbucks aux États-Unis ont voté pour la syndicalisation, mais aucun accord contractuel n’a encore été signé. Le syndicat Starbucks Workers United a critiqué les fermetures, affirmant qu’elles ont été décidées sans consulter les baristas. Il prévoit de négocier pour chaque magasin syndiqué fermé afin que les travailleurs puissent être transférés vers un autre magasin de leur choix.
Cette annonce survient une semaine après qu’un procès ait été intenté par des employés syndiqués dans trois États concernant un nouveau code vestimentaire imposé par Starbucks, l’entreprise refusant de rembourser les frais de vêtements, a rapporté dailysabah. Starbucks affirme que les critères de fermeture étaient uniformes et que la représentation syndicale n’a pas été un facteur.
Vers un redressement
Starbucks terminera 2025 avec 124 magasins nord-américains en moins que l’année fiscale précédente. La réduction de l’implantation est rare pour l’entreprise, qui prévoit toutefois d’augmenter le nombre de magasins lors du prochain exercice fiscal et de redessiner plus de 1 000 magasins pour les rendre plus chaleureux et accueillants.
Il s’agit de la deuxième vague de licenciements cette année. En février, Niccol avait annoncé la suppression de 1 100 postes dans le siège mondial et la suppression de plusieurs centaines de postes vacants, afin d’améliorer l’efficacité et la responsabilité des décisions.
Niccol, spécialiste du redressement, a été nommé il y a un an pour relancer Starbucks. Lorsqu’il était PDG de Chipotle, il avait doublé le chiffre d’affaires et le bénéfice, et fait grimper le cours de l’action.
Depuis juillet, Starbucks connaît son sixième trimestre consécutif de baisse des ventes comparables, en raison d’une fréquentation faible aux États-Unis. Niccol tente d’inverser la tendance en renforçant le personnel, rendant les magasins plus conviviaux, et en introduisant un logiciel pour prioriser les commandes et garantir un service rapide en moins de quatre minutes.