Les procureurs italiens ont déclaré mardi avoir démantelé un réseau dirigé par des Syriens, accusé de blanchir en Italie et en France les revenus du trafic de drogue en les convertissant en lingots d’or.
La Guardia di Finanza a arrêté cinq personnes dans les régions septentrionales du Piémont et de la Lombardie et saisi 17 millions d’euros (20 millions de dollars), ont indiqué les procureurs de Milan dans un communiqué.
L’enquête a été menée par une équipe conjointe composée de la police fiscale italienne et de la gendarmerie nationale française à Marseille, sous la coordination de la Direction nationale antimafia italienne et du parquet de Marseille, avec le soutien d’Eurojust et d’Europol.
En dix mois, les suspects ont collecté plus de 17 millions d’euros de revenus issus de la drogue, principalement en France, et transporté les espèces dans des véhicules dotés de compartiments secrets jusqu’à la région d’Alessandria, dans le Piémont, près de la frontière française, ont précisé les procureurs.
« Là, avec la complicité de trois entreprises de fusion de métaux précieux situées au Piémont et en Lombardie, l’argent liquide a été converti en lingots et plaques d’or d’une valeur équivalente », indique le communiqué.
L’or était ensuite acheminé vers le Kosovo, la Macédoine du Nord, la Turquie et le Maroc.
« C’est la première fois que les enquêteurs parviennent à reconstituer le flux d’argent issu de la drogue généré à l’étranger puis transformé en or — un actif refuge en plein essor et plus facile à transporter », a ajouté le communiqué.
Les enquêteurs ont identifié un vaste réseau de ressortissants syriens impliqués dans ce processus.
Les procureurs de Milan ont ajouté que la gendarmerie française procédait simultanément à d’autres arrestations de suspects impliqués dans la collecte de l’argent de la drogue en France. Reuters
