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La Turquie supprime ses droits de rétorsion sur les importations américaines

La Turquie a annoncé lundi qu’elle avait annulé les droits de rétorsion qu’elle avait imposés en 2018 sur une série d’importations américaines, notamment les voitures particulières et les fruits, signe d’un rapprochement bilatéral à quelques jours de la rencontre entre le président Recep Tayyip Erdoğan et son homologue américain Donald Trump.

Erdoğan doit assister cette semaine à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, avant une rencontre à la Maison Blanche jeudi avec Trump, qui a déclaré s’attendre à la conclusion d’accords commerciaux et militaires lors de cette visite.

L’annulation des droits de douane, qui portaient à l’origine sur des produits tels que les voitures particulières, les fruits, le riz, le tabac, les boissons alcoolisées, les combustibles solides et les produits chimiques, a été publiée dans le Journal officiel de la Turquie.

Mesures de rétorsion passées
Depuis son retour à la Maison Blanche plus tôt cette année, Trump a utilisé des droits de douane larges pour remodeler le commerce mondial en faveur des États-Unis, ciblant non seulement ses rivaux traditionnels mais aussi des alliés de longue date.

Les États-Unis avaient fixé le taux de droit de douane sur les importations turques à 15 % en août. Ankara n’avait pas riposté à cette mesure.

Les annulations de lundi concernent les taxes imposées en 2018 en réponse aux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium instaurés durant le premier mandat de Trumpn, selon dailysabah.

Erdoğan avait rencontré Trump à la Maison Blanche en 2019, et les deux dirigeants ont régulièrement salué une « très bonne relation ».

Ils partageaient un lien personnel étroit durant le premier mandat de Trump, mais cette période a également été marquée par des tensions bilatérales en raison des relations de Washington avec le groupe terroriste YPG en Syrie et des liens d’Ankara avec Moscou.

Frustrée par les embargos et le refus de l’Occident de lui fournir un système de défense aérienne, la Turquie a acheté le système de missiles S‑400 à la Russie en 2019. Cela a conduit à sa suspension par les États-Unis du programme multinational des avions de chasse F‑35 et à l’annulation de la vente prévue de ces avions à la Turquie.

Washington a affirmé que le système russe mettrait en danger les F‑35. Ankara a réitéré qu’il n’y avait pas de conflit entre les deux et a proposé la création d’une commission pour examiner la question.

La Turquie a ensuite accepté un accord pour l’achat d’avions F‑16. Les deux pays ont également été en contact concernant les F‑35.

Vendredi, Trump a déclaré que les discussions avec Erdoğan porteraient sur un achat « à grande échelle » d’avions Boeing, un nouveau contrat F‑16 et la poursuite des négociations sur les F‑35, qu’il estime susceptibles de se conclure positivement.

De son côté, Erdoğan a indiqué que les deux dirigeants discuteraient de commerce, d’investissement et de coopération en matière de défense, soulignant qu’il estime que ces discussions renforceront les liens bilatéraux et contribueront à mettre fin aux guerres et conflits dans la région.

Objectif de 100 milliards de dollars de commerce bilatéral
Le ministère turc du Commerce a indiqué que les droits de douane imposés en 2018 avaient été mis à jour en fonction des mesures prises par les deux parties, mais qu’ils restaient en vigueur dans une certaine mesure, sans préciser l’ampleur actuelle des taxes.

« Les obligations financières supplémentaires imposées sur certaines importations de produits d’origine américaine ont été supprimées », a indiqué le ministère, citant les progrès des négociations avec les États-Unis.

Il a ajouté que la Turquie continuerait de travailler pour atteindre l’objectif existant de 100 milliards de dollars d’échanges commerciaux annuels avec les États-Unis. Les volumes commerciaux entre les deux pays s’élevaient à environ 30 milliards de dollars l’an dernier.

« Nous continuerons de développer des politiques pour accroître les relations commerciales au bénéfice des deux parties, les diversifier en tenant compte des conditions concurrentielles et développer de nouveaux domaines de coopération », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, la Turquie a annoncé lundi avoir imposé un droit de douane supplémentaire de 25 % à 30 % sur les importations de voitures particulières, à l’exception de celles provenant de l’Union européenne et des pays avec lesquels la Turquie a des accords de libre-échange.


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