Le Portugal relance la privatisation de sa compagnie aérienne TAP

Le gouvernement portugais a adopté ce jeudi un décret-loi ouvrant la voie à la privatisation partielle de la compagnie aérienne nationale TAP Air Portugal, entièrement détenue par l’État depuis 2020. Jusqu’à 49,9 % du capital pourra être cédé à des investisseurs privés, dont 5 % réservés aux employés.
Le Premier ministre Luís Montenegro a présenté cette initiative comme une promesse électorale tenue, qualifiant l’opération de « coup d’envoi » pour faire de TAP une entreprise « rentable, bien gérée et au service de l’intérêt stratégique du pays ». Le cahier des charges exigera notamment la préservation du hub principal à Lisbonne, des lignes stratégiques (notamment vers le Brésil, l’Amérique du Nord, les Açores et Madère) et un engagement dans le développement du secteur aéronautique national.
Trois géants européens sur les rangs
Les trois principales alliances aériennes européennes ont manifesté leur intérêt :
- IAG (maison-mère d’Iberia et British Airways) semble bien placée, bien que des craintes subsistent au Portugal face à une prise de contrôle espagnole. TAP renforcerait son réseau transatlantique et créerait un double hub Madrid-Lisbonne.
- Air France-KLM s’est déclaré prêt à prendre jusqu’à 49 % du capital, ce qui éviterait une privatisation totale. Le président Macron soutient politiquement cette option, qualifiée de « mariage innovant ».
- Lufthansa, plus discrète, est également sur les rangs. Elle a récemment investi dans ITA Airways (Italie) et Air Baltic (Lettonie), et pourrait monter à 19,9 % dans TAP pour limiter la surveillance de la Commission européenne.
Objectif : fin 2026
La vente se fera par offre directe, soumise à des engagements stricts sur l’emploi, l’organisation opérationnelle et la pérennité des lignes. Le gouvernement espère clôturer la transaction d’ici fin 2026, après la publication prochaine du cahier des charges.