
Le panier alimentaire, baromètre central du climat social au Maroc, reste sous pression. Alors que l’inflation globale au Maroc demeure modérée sur les cinq premiers mois de l’année, les produits alimentaires continuent de tirer les prix vers le haut.
Selon les derniers indices des prix à la consommation (IPC) du mois de mai 2025 publiés par le HCP, les prix des denrées alimentaires ont progressé de 0,5 % sur un an, tandis que l’évolution cumulée sur les cinq premiers mois de l’année atteint 2,3 % par rapport à la même période en 2024.
Les prix alimentaires semblent ainsi avoir progressé de façon régulière depuis le début de l’année dans un contexte où l’indice global des prix à la consommation (IPC) n’a augmenté que de 1,4 % sur la même période, confirmant le rôle moteur de l’alimentaire dans l’inflation actuelle.
Cette dynamique inflationniste, concentrée sur les biens de consommation courante, entre autres (Restaurants et hôtels : +3,9 % ; Logement, eau, électricité : +3,3 % cumulés) , pose la question de la résilience du pouvoir d’achat, notamment pour les ménages à faibles revenus, qui consacrent une part plus importante de leur budget à l’alimentation.
Des signaux de ralentissement à confirmer
La légère décélération observée en mai -0,8% entre avril et mai 2025 pourrait toutefois annoncer un répit.
Les baisses des produits alimentaires observées entre avril et mai 2025 concernent principalement les «Légumes» avec 2,1%, les «Poissons et fruits de mer» avec 1,7%, les «Viandes» avec 1,5%, le «Lait, fromage et œufs» avec 1,0% et le «Pain et céréales», les «Huiles et graisses» et les «Fruits» avec 0,3%. En revanche, les prix ont augmenté de 0,8% pour le «Café, thé et cacao». Pour les produits non alimentaires, la baisse a concerné principalement les prix des «Carburants» avec 2,7%.
Avec une légère baisse limitée à 0,8% ce mois-là, les prix alimentaires semblent ralentir. Mais il faudra attendre les chiffres de l’été pour confirmer cette inflexion.
En somme, l’inflation globale reste contenue, 1,4 % sur 5 mois, grâce à la forte baisse du transport (-4,3 % en mai et -3,1 % sur 5 mois) due à une correction des prix du carburant.
En revanche, plusieurs secteurs de services (restauration, logement, enseignement) affichent une inflation notable et persistante, ce qui peut peser davantage sur le budget des ménages. Les produits alimentaires continuent à enregistrer une hausse modérée mais régulière, confirmant une pression sur le panier de base.