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L’Inde fertilise sa coopération avec le Maroc

L’Inde a connu en 2024–25 une reconfiguration notable de ses sources d’approvisionnement en engrais, avec une baisse marquée des importations depuis certains fournisseurs historiques et une montée en puissance d’autres partenaires, comme le Maroc.

Le Maroc pousse ses engrais en Inde

En effet, En 2024–25, le Maroc affiche la troisième meilleure performance annuelle (+32,91 %) parmi les principaux fournisseurs d’engrais de l’Inde en termes de croissance des exportations, après Oman (+54,93 %) et l’Arabie saoudite (+32,4 %).

Le royaume s’impose comme le cinquième fournisseur d’engrais de l’Inde en 2024–25. Les exportations marocaines d’engrais vers l’Inde ont atteint 0,81 milliard de dollars en 2024–25, contre 0,61 milliard USD l’année précédente, soit une hausse de 32,91 %. Ce bond confirme le rôle stratégique du Maroc comme fournisseur incontournable d’engrais phosphatés, dans un contexte mondial marqué par des tensions d’approvisionnement et une demande agricole croissante en Asie.

Cette progression s’explique notamment par une demande renforcée de DAP (diammonium phosphate) en Inde, où le Maroc, à travers l’OCP (Office Chérifien des Phosphates), joue un rôle de premier plan en tant que producteur et exportateur mondial. Le DAP constitue un engrais clé dans l’agriculture indienne, largement soutenu par les subventions publiques. Cette hausse est soutenue aussi par la signature de nouveaux accords stratégiques bilatéraux.

Inde : Recomposition des flux d’importation d’engrais en 2024–25

Parmi les principaux fournisseurs d’engrais à l’Inde, Oman s’est distingué par la plus forte progression en 2024-25, avec une hausse spectaculaire de 54,93 % de ses exportations, passant de 0,69 milliard USD à 1,07 milliard USD. Cette performance en fait le premier contributeur à la croissance des importations indiennes dans ce segment.

L’Arabie saoudite suit de près, avec une augmentation notable de 32,4 %, portant ses exportations de 1,12 milliard USD à 1,48 milliard USD. Elle se positionne ainsi comme la deuxième meilleure performance parmi les partenaires commerciaux de l’Inde dans le secteur des engrais.

Par ailleurs, sur le front des exportations vers l’Inde, plusieurs pays ont enregistré des replis notables en 2024-25. La Chine enregistre la baisse la plus marquée, avec un recul de 61,13 %, ses livraisons passant de 2,25 milliards USD à 0,88 milliard USD. Cette chute brutale pourrait s’expliquer par des restrictions internes à l’exportation ou des ajustements stratégiques de son commerce extérieur.

La Russie, malgré sa position dominante, affiche une baisse modérée de 11,18 %, avec des exportations passant de 2,07 milliards à 1,84 milliard USD, témoignant d’un possible rééquilibrage de ses flux vers d’autres marchés.

Enfin, les États-Unis voient leurs exportations reculer de 27 %, tombant à 0,029 milliard USD contre 0,039 milliard USD un an plus tôt. Leur part de marché reste faible et en déclin, confirmant leur rôle marginal sur ce créneau en Inde.

Les importations totales d’engrais de l’Inde en 2024-25 ont diminué de 7,16 % pour atteindre 8,29 milliards de dollars en 2024-25, contre 8,92 milliards de dollars en 2023-24 et 15,32 milliards de dollars en 2022-23.

Rééquilibrages géopolitiques en cours

L’Inde étudie les moyens d’accroître ses importations d’engrais en provenance des États-Unis afin de réduire sa dépendance à l’égard de pays comme la Chine et de réduire le déséquilibre commercial entre New Delhi et Washington, a déclaré un responsable à news.abplive.

Les États-Unis ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’augmentation du déficit commercial avec l’Inde. Au cours du dernier exercice, les exportations indiennes vers les États-Unis ont augmenté de 11,6 %, atteignant 86,51 milliards USD, contre 77,52 milliards USD en 2023-24. Les importations ont progressé de 7,44 % en 2024-25, atteignant 45,33 milliards USD, contre 42,2 milliards USD en 2023-24.

L’excédent commercial avec les États-Unis a atteint 41,18 milliards de dollars au cours du dernier exercice, contre 35,32 milliards en 2023-24. L’Inde et les États-Unis négocient un accord commercial bilatéral visant à porter leurs échanges à 500 milliards de dollars d’ici 2030. Face à cet excédent croissant, les États-Unis ont annoncé, le 2 avril, l’imposition de droits de douane drastiques à plusieurs pays, dont l’Inde.

Cependant, le 9 avril, les droits de douane supplémentaires de 26 % appliqués à l’Inde ont été suspendus jusqu’au 9 juillet, les deux pays négociant un accord commercial.


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