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Les exportations marocaines de véhicules utilitaires explosent au 1er trimestre 2025

Selon les dernières données de l’Office des Changes, les exportations de voitures utilitaires (VUL) ont atteint 295,5 millions de dirhams entre janvier et mars 2025, contre 138,3 millions à la même période un an plus tôt. Soit une hausse spectaculaire de 114 %.

Ce bond impressionnant confirme la montée en puissance du secteur automobile national, porté par les performances des sites industriels de Tanger Med et Kénitra, ainsi qu’une demande soutenue en provenance d’Europe.

À titre de comparaison, en 2021, en pleine pandémie, les exportations de véhicules utilitaires avaient chuté à seulement 19,8 millions de dirhams, contre 119 millions un an plus tôt. Un effondrement de près de 83 %. Depuis, le redressement est manifeste. En quatre ans, les exportations ont été multipliées par plus de 14, illustrant la résilience et la compétitivité retrouvées de la filière.

Le repli des exportations des voitures particulières à fin mars 2025 (-7,8% ou -3,1) Milliards DH est compensé en partie par la hausse des exportations du segment du câblage (+333MDH)  et les fortes hausses dans le VUL.

En 2023, le Maroc s’est établi comme le deuxième producteur de véhicules utilitaires légers (VUL) en Afrique, derrière l’Afrique du Sud, qui a représenté 80,4 % de la production continentale. Le Royaume a produit 63 875 VUL, soit 19,4 % de la production africaine. À titre de comparaison, en 2019, la production marocaine de VUL était de 34 675 unités, marquant une nette progression depuis. Toutefois, la production de VUL au Maroc demeure inférieure à celle des véhicules particuliers (VP), avec 471 950 unités produites en 2023.

Cette progression pousse le Maroc à revoir ses ambitions industrielles dans le secteur automobile, en mettant un accent particulier sur le segment porteur des véhicules utilitaires.

Le succès turc

L’industrie automobile turque fait preuve d’une résilience notable et d’une forte capacité d’adaptation, marquée par une diversification réussie vers des segments porteurs tels que les véhicules utilitaires et les dépanneuses, en réponse au recul des exportations de voitures particulières, qui ont diminué de 4 % pour s’établir à 895 millions de dollars en avril. À l’inverse, les exportations de véhicules utilitaires ont bondi de 33 %, atteignant 513 millions de dollars, tandis que celles de dépanneuses ont enregistré une hausse spectaculaire de 137 %, totalisant 145 millions de dollars. Cette dynamique s’accompagne d’un rééquilibrage géographique des débouchés, illustré par des performances exceptionnelles à l’export vers la Pologne (+100 %), la Slovénie (+196 %) et l’Espagne (+168 % pour les utilitaires).

Le secteur automobile turc affiche une performance globale remarquable, avec des exportations atteignant un niveau record de 3,14 milliards de dollars en avril 2024, soit une hausse de 15 % en glissement annuel, marquant le plus haut niveau jamais enregistré pour un mois d’avril. Représentant à lui seul 15 % des exportations totales du pays, le secteur confirme son rôle stratégique dans le commerce extérieur de la Turquie. Sur les quatre premiers mois de l’année, les exportations automobiles cumulées ont atteint 12,64 milliards de dollars, en progression de 6,5 % par rapport à la même période de l’année précédente.

L’industrie automobile turque est l’une des plus dynamiques d’Europe, avec une production de 1,49 million de véhicules en 2023, la plaçant au 13e rang mondial. La Turquie compte 13 constructeurs automobiles actifs sur son territoire. Parmi eux, on retrouve des coentreprises avec des marques internationales telles que :  Ford Otosan , Oyak-Renault (partenariat entre Renault et Oyak), Tofaş (partenariat entre Fiat et Koç Holding), Toyota Turkey, Hyundai Assan, Mercedes-Benz Türk,Honda Turkey

À la lumière des performances impressionnantes de l’industrie automobile turque, le Maroc pourrait utilement s’inspirer de ce modèle dynamique pour renforcer sa propre stratégie industrielle. La Turquie illustre une capacité à diversifier ses segments porteurs — notamment les véhicules utilitaires et les dépanneuses — tout en maintenant un haut niveau d’exportation malgré le recul des voitures particulières. Ce repositionnement sectoriel, couplé à une montée en gamme sur des marchés variés, offre un exemple pertinent pour le Maroc, qui ambitionne de consolider sa place parmi les hubs automobiles africains.

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