Bank Al Karam revoit son calendrier de redressement

Entre transition stratégique et délais opérationnels, l’équilibre budgétaire est désormais attendu en 2027. L’objectif initial de solder les pertes chroniques en 2026 a été reporté à 2027, traduisant un ajustement des perspectives de redressement.
Ainsi, la banque participative Bank Al Karam, filiale à 100 % de Bank of Africa, a engagé en 2022 une restructuration en profondeur, marquée par un changement de direction et le retrait de l’actionnaire ABG en 2023. Son nouveau plan stratégique mise sur le renforcement des synergies avec le réseau Bank of Africa, un soutien aux fonds propres et le déploiement de financements spécialisés (Wakala). Objectif affiché : atteindre le breakeven dès 2026.
Pour autant, Bank of Africa décale son objectif de rentabilité à 2027, peut-on lire dans un document officiel.
Le nouveau business plan de Bank Al Karam table sur un retour à l’équilibre en 2027, avec un résultat net projeté de 10 millions de dirhams, marquant une inflexion stratégique après plusieurs années de pertes successives. Ce scénario suppose une amélioration progressive de la rentabilité et un redressement durable des fondamentaux opérationnels.
Un coût du risque modéré
Le coût du risque de -0,9 million de dirhams enregistré en 2024 apparaît comme modéré, ce qui peut indiquer que Bank Al Karam a connu un risque de crédit relativement bien maîtrisé cette année-là. Mais ce niveau suggère soit une amélioration de la qualité du portefeuille, soit une politique de provisionnement prudente mais limitée.
Bank Al Karam affiche un déficit de -39 MDH en 2024, moins important que le budget prévisionnel -48MDH.
Bank Al Karam continue d’accumuler les pertes
Bank Al Karam peine à redresser la barre, enchaînant les exercices déficitaires : -41 M MAD en 2021, -39 M MAD en 2022, -33 M MAD en 2023 et -39,3 M MAD en 2024, illustrant une rentabilité toujours hors de portée.
Malgré une légère amélioration en 2023, les pertes repartent à la hausse en 2024, révélant une situation encore fragile. Ce cycle déficitaire soulève des interrogations sur les perspectives de redressement de la filiale et sur l’éventuelle nécessité d’une restructuration stratégique.
Selon la même source, ‘’Bank Al Karam affiche un déficit de -39 MDH en 2024, moins important que le budget prévisionnel -48MDH. Ce résultat demeure toutefois en baisse par rapport à 2023, en raison principalement de l’augmentation des charges générales d’exploitation, elle-même attribuable aux dépenses liées au nouveau système informatique et au coût du nouveau dimensionnement de la Banque. Toutefois, cette hausse des charges est compensée partiellement par l’augmentation du produit net bancaire (PNB) de 3.7 MDH’’, note-t-on.
Bank Al Karam a connu une évolution marquante de ses frais généraux au cours des trois dernières années. En 2023, la banque a enregistré une hausse spectaculaire de ses frais, qui ont atteint 119,6 millions de dirhams, soit plus du double de ceux de 2022, où ils s’élevaient à 46 millions de dirhams.
Cependant, cette hausse a été suivie d’une réduction notable en 2024, les frais généraux se chiffrant à 56 millions de dirhams, bien que toujours supérieurs à ceux de 2022. Cette évolution suggère que la banque a engagé une restructuration, mis en place un plan d’investissement lié à des ajustements internes, avant de rationaliser ses coûts en 2024.
A noter enfin que l’aggravation des pertes invite à s’interroger sur la viabilité du modèle économique actuel de l’établissement, et sur la nécessité éventuelle d’une réorientation stratégique ou opérationnelle. pour améliorer la performance à long terme.
