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Emploi: Ce que révèle la flexibilité RH de Label’Vie

L’année 2024 marque une étape significative dans la maîtrise des charges, progression de la productivité et recomposition des équilibres en ressources humaines. L’analyse des principaux indicateurs révèle un contexte de croissance raisonnée, mais aussi des signaux d’alerte à surveiller pour préserver un développement durable.

Un modèle d’emploi en mutation : flexibilité accrue

La structure contractuelle de l’emploi poursuit sa recomposition. Entre 2022 et 2024, la part des CDI est passée de 84,4 % à 81,4 %, tandis que celle des contrats ANAPEC (aides à l’insertion) a augmenté de 15,6 % à 18,6 %. Cette évolution révèle une politique d’embauche plus flexible, probablement motivée par la volonté de limiter les engagements à long terme et de bénéficier d’un levier de réduction des coûts salariaux via les dispositifs publics. Si cette orientation peut renforcer l’agilité de l’entreprise, elle pose aussi la question de la pérennité des compétences et de l’engagement du personnel, notamment si elle se prolonge dans le temps.

Une productivité du travail en nette amélioration

Pour un dirham de masse salariale dépensé, Label’Vie créé 3,6 dirhams  en 2024. Autrement dit, le coefficient de rendement du travail salarié, indicateur phare de la productivité, est passé de 3,4 en 2023 à 3,6 en 2024, soit une hausse de 0,2 point (+5,88 %). Cette progression traduit la capacité de l’entreprise à mieux valoriser le facteur humain, que ce soit par une meilleure organisation, des investissements ciblés, ou l’optimisation des processus internes. Dans le même temps, les charges de personnel n’ont augmenté que de 3,72 % (de 564,4 à 585,4 millions DHS). Ce différentiel favorable entre productivité et coût du travail traduit une amélioration de l’efficience économique. La productivité du travail progresse plus vite que le coût du travail, ce qui est un signal positif pour la rentabilité sociale. Cela signifie que l’entreprise parvient à créer davantage de valeur par salarié sans que cela se traduise par une hausse excessive de la masse salariale.

 »Un élément marquant de 2024 est la hausse significative du taux de licenciement, passé de 0,34 % à 1,20 %, soit une multiplication par plus de trois »

Mobilité du personnel : dynamisme et instabilité

Avec 2 436 recrutements en 2024 (contre 2 629 en 2023), l’entreprise affiche un niveau d’embauche toujours élevé, reflet de ses besoins de main-d’œuvre dans un contexte d’activité soutenue. Le turnover (rotation des effectifs), en légère hausse à 23,1 % (après un creux à 22,09 % en 2023), témoigne cependant d’une certaine instabilité des effectifs. Ce chiffre est principalement porté par le turnover volontaire, qui reste élevé à 18,1 %, tandis que la rotation involontaire (licenciements, fins de contrat) reste modérée mais en hausse (1,2 % en 2024 contre 0,9 % en 2023).

Les démissions non-cadres, en particulier, représentent 16,2 % de l’effectif, en hausse par rapport à 2023 (15,6 %), suggérant une moindre fidélisation dans les métiers d’exécution. À l’inverse, les démissions de cadres restent très faibles (1,9 %), ce qui dénote une plus grande stabilité au sein des fonctions stratégiques.

Stabilité et engagement : des signaux à surveiller

L’ancienneté moyenne reste stable à 5,4 ans, confirmant une structure relativement jeune ou en renouvellement fréquent. Ce constat s’aligne avec un turnover toujours élevé, notamment dans les catégories non-cadres.

Un élément marquant de 2024 est la hausse significative du taux de licenciement, passé de 0,34 % à 1,20 %, soit une multiplication par plus de trois. Cette évolution semble corrélée à un contexte concurrentiel plus tendu, avec l’émergence de nouveaux acteurs sur le marché, contraignant l’entreprise à ajuster rapidement sa structure organisationnelle.

Face à ces pressions externes, des réorganisations internes ou des exigences accrues de performance peuvent avoir conduit à des décisions plus fréquentes de séparation involontaire, notamment dans les fonctions les plus exposées à l’efficacité opérationnelle.

L’année 2024 confirme, in fine, une tendance positive sur le plan social et économique. L’entreprise démontre sa capacité à générer plus de valeur avec une masse salariale contenue, tout en s’appuyant sur des leviers de flexibilité. Il conviendra cependant de surveiller l’évolution de la qualité de l’emploi, en veillant à ne pas fragiliser le capital humain, facteur clé de compétitivité durable. (Avec IA)

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