Conseil de la concurrence: Les prix à la pompe alignés aux cotations internationales!

Jeu de Transparence! Les prix à la pompe reflètent la réalité économique mondiale: C’est en substance ce qui ressort du Reporting du 4ème trimestre de l’année 2024 relatif au suivi des engagements pris par les sociétés de distribution en gros du Gasoil et d’Essence dans le cadre des accords transactionnels conclus avec le Conseil de la concurrence qui écarte toute hypothèse de marges excessives.
Grandes lignes
En conclusion, le 4ème trimestre de l’année 2024 a été marqué par une hausse de 15,7% du
volume des importations de gasoil et essence, atteignant environ 1,68 million de tonnes, et
par une baisse de la valeur y afférente de près de -11,8%, totalisant 12 MMDH, en comparaison
avec la même période un an auparavant. Les neuf sociétés de distribution concernées par le
reporting ont réalisé près de 82% de ces importations, en volume comme en valeur.
Les recettes fiscales (TIC et TVA) liées à l’importation du gasoil et de l’essence se sont élevées à
environ 7,10 MMDH au titre du 4ème trimestre de 2024, en hausse de 11,6% (+740 millions de
dirhams) par rapport à leur niveau un an auparavant. Cette progression est principalement due
à l’augmentation des recettes fiscales de la TIC, qui sont passées de 4,5 MMDH au 4ème trimestre
de 2023 à 5,34 MMDH à la même période de l’année 2024 (environ +809 millions de dirhams),
stimulée par l’accroissement des volumes d’importation des deux carburants.
Concernant l’évolution des capacités de stockage du gasoil et de l’essence, la capacité totale
disponible à la fin décembre 2024 s’élève à 1,56 million de tonnes, en stagnation par rapport
au niveau relevé à la fin du 3ème trimestre 2024. Les neuf sociétés concernées par le reporting
détiennent une capacité de stockage combinée d’environ 1,27 million de tonnes, soit 81,7%
de la capacité totale du marché.
S’agissant du segment de la distribution, le nombre d’opérateurs disposant de l’agrément
provisoire pour la reprise en raffinerie de produits pétroliers liquides, en vue d’exercer
l’activité de distribution, est de 35 opérateurs. Ce nombre est resté inchangé par rapport à
celui enregistré à la fin du mois de septembre 2024.
Les ventes totales de gasoil et d’essence ont atteint près de 2,2 milliards de litres au
4ème trimestre de l’année 2024. Parmi celles-ci, les neuf sociétés concernées ont réalisé environ
1,9 milliard de litres, soit 82 % du total des ventes du marché, marquant ainsi une hausse de
7,1% en variation annuelle.
En matière d’analyse de corrélation entre les variations des cotations à l’international, des
coûts d’achat et des prix de cession au niveau national, le marché a connu, durant ce
4ème trimestre de l’année 2024, une hausse des cotations CIF, accompagnée d’une tendance
baissière des coûts d’achat et des prix de cession pour les deux carburants, bien que les
niveaux de variations aient été distincts.
Ainsi, les sociétés de distribution ont répercuté la totalité de la baisse des coûts d’achat sur
les prix de cession pour l’essence. En revanche, pour le gasoil, la baisse des prix de cession a
été supérieure de 20 centimes par litre à celle des coûts d’achat.
En ce qui concerne les marges brutes réalisées par les sociétés concernées pour le
4ème trimestre de 2024, elles sont de l’ordre de 1,28 DH/L pour le gasoil et 1,67 DH/L pour
l’essence. Ces marges sont inférieures aux moyennes observées au 3ème trimestre de l’année
2024 (1,46 DH/L pour le gasoil et 2 DH/L pour l’essence), ainsi qu’aux moyennes de l’ensemble (1,35 DH/L pour le gasoil et 1,88 DH/L pour l’essence).
Au final, concernant la structure du prix de vente à la pompe du gasoil et de l’essence pour le
4ème trimestre de 2024, l’analyse montre que le coût d’achat représente la plus grande part du
prix final, avec un ratio de 54% pour le gasoil et 46% pour l’essence. La fiscalité, comprenant la
TIC et la TVA, constitue la deuxième composante la plus importante, pesant respectivement
31% du prix du gasoil et 38% de celui de l’essence. Enfin, les marges brutes de distribution
représentent environ 15% pour le gasoil et 16% pour l’essence. Elles sont partagées entre les
sociétés de distribution en gros, réalisant entre 11 % et 12 %, et les détaillants ou gérants des
stations-service, qui dégagent une marge brute moyenne de l’ordre de 4 % pour les deux
carburants.