BAM s’exprime sur la loi relative aux Bureaux d’Information sur le Crédit

Voici un extrait de l’Allocution de Abderrahim Bouazza, Directeur Général de Bank Al-Maghrib, à l’occasion du Symposium sur la loi relative aux Bureaux d’Information sur le Crédit, organisé conjointement par Bank Al-Maghrib et la Société Financière Internationale:
La nouvelle loi relative aux Bureaux d’information sur le Crédit marque une étape très
importante dans le processus d’amélioration de l’information financière au Maroc. Elle
s’inscrit également dans le cadre de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière dont
le pilotage est assuré par le Ministère de l’Economie et des Finances et Bank AlMaghrib.
Cette réforme est le résultat d’une coopération réussie entre plusieurs institutions : le
Ministère de l’Economie et des Finances, le Ministère de l’Intérieur, l’ANRT, la CNDP
et la CGEM.
La nouvelle loi élargit le périmètre des sources des données des Bureaux
d’informations sur le crédit aux opérateurs de télécommunication, aux personnes de
droit privé, aux délégataires de gestion de services publics, ainsi qu’aux autres
personnes morales qui détiennent des informations permettant d’évaluer la solvabilité
de toute personne physique ou morale.
Pour l’exercice de l’activité de BIC, la loi exige un agrément de BAM qui est octroyé
dans les conditions que fixent cette institution. Elle autorise, par ailleurs, le partage,
dans un cadre contractuel, des informations détenues par les BIC avec les fournisseurs
de données.
Cette réforme vient consolider le système d’information sur les bénéficiaires de crédits
bancaires par des données alternatives sur les habitudes de paiement dont l’intérêt
n’est plus à démontrer, en particulier en ce qui concerne les primo-demandeurs de
crédit pour lesquels les prêteurs ne disposent pas d’un historique de paiement.
De manière plus générale, l’expérience a montré que l’utilisation de données
alternatives officielles, complétées, quand c’est possible, par de données non
structurées, permet aux préteurs une meilleure appréciation du risque de crédit et une
rapidité dans les prises de décision d’octroi de prêts et implique moins d’exigences en
matière de collatéral et de prime de risque.
A travers ses initiatives, BAM a toujours cherché à créer un cycle vertueux du risque
de crédit pour réduire le problème d’asymétrie de l’information et faciliter l’accès des
TPE et des ménages au financement bancaire. Le chemin des réformes se poursuit
dans ce sens, en concertation avec nos partenaires et les acteurs du marché
Le marché du crédit est d’ailleurs en train d’être élargi à de nouveaux acteurs non
bancaires, tels que les opérateurs du Crowdfunding et les fintechs, qui devraient
contribuer à une meilleure inclusion financière et constituer une nouvelle source
d’informations sur le comportement des paiements.
Cette dynamique pourrait être amplifiée et accélérée grâce à l’open banking qui fait
l’objet aujourd’hui d‘une étude au niveau BAM en concertation avec les parties
prenantes.
Cette rencontre constitue une opportunité pour explorer ensemble les implications et
les opportunités offertes par la réforme des Bureaux d’information sur le crédit,
réforme qui a contribué à positionner le Maroc, dans le classement de la Banque
Mondiale «Business Ready» au 5ème rang sur un échantillon d’une cinquantaine de pays.