Le gouvernement de Michel Barnier face au vote de censure
L’Assemblée nationale a ouvert mercredi peu avant 17h les débats d’une séance cruciale et historique, qui devrait voir chuter le gouvernement de Michel Barnier, un geste inédit depuis 1962 qui plongerait le pays dans une grande incertitude politique et budgétaire.
Dans un hémicycle comble et une ambiance très agitée, les députés examinent deux motions de censure, déposées lundi par la gauche et le Rassemblement national, après que le gouvernement a engagé sa responsabilité pour faire adopter sans vote le budget de la Sécurité sociale.
La motion de la gauche devrait être adoptée dans la soirée, grâce au soutien du RN. L’extrême droite, qui avait donné son aval à la formation du gouvernement Barnier en septembre et l’avait placé sous « surveillance », a décidé après trois mois de le renverser, estimant ses demandes insuffisamment prises en compte dans le budget.
« Le président est un obstacle »
Le Premier ministre doit s’exprimer une dernière fois devant l’Assemblée en fin de séance pour répondre aux prises de parole des différents groupes, dont celle de Marine Le Pen pour le RN et d’Eric Coquerel (LFI) pour le Nouveau Front populaire.
Le président de la République « est aujourd’hui un obstacle, et en rien une solution. Aujourd’hui nous votons la censure de votre gouvernement mais, plus que tout, nous sonnons le glas d’un mandat: celui du président », a déclaré à l’ouverture des débats le député LFI depuis la tribune de l’hémicycle.
Appel à la responsabilité des députés
« La politique du pire serait de ne pas censurer un tel budget », a déclaré de son côté Marine Le Pen. Face à la « défiance populaire », c’est à Emmanuel Macron de « conclure s’il est en mesure de rester ou pas » président, a-t-elle ajouté.
Jusqu’au dernier moment, les responsables de l’exécutif et de la coalition gouvernementale ont voulu écarter l’inéluctabilité de ce scénario, en appelant à la « responsabilité » des députés.
Depuis Ryad, Emmanuel Macron a dit mardi soir ne « pas croire au vote de la censure », pointant un « cynisme insoutenable » du RN s’il joignait ses voix à celles du NFP qui vilipende les lepénistes dans sa motion, et du côté du PS une « perte de repères complète ». rtsinfo