Un entrepreneur né au Maroc pourrait devenir le premier maire gai et issu de la diversité en devenant le premier candidat à se présenter à la course à la direction d’Ensemble Montréal pour déloger la mairesse Valérie Plante en novembre 2025.
«Les gens ne veulent pas d’un sauveur, d’un politicien de carrière. Ce qu’ils veulent, quand ils se lèvent le matin, c’est pouvoir se sentir en sécurité et se déplacer avec plus de fluidité», croit Younes El Moustir.
Si plusieurs noms circulent, l’agent immobilier de 32 ans est le premier à annoncer formellement qu’il briguera l’investiture du parti qui forme l’opposition officielle à l’hôtel de ville.
Le parti demande aux candidats de récolter 200 signatures dans 10 arrondissements pour se présenter. Celui qui commente régulièrement l’actualité à QUB radio se targue d’avoir récolté plus de 1000 appuis dans les 19 arrondissements montréalais.
C’est plus que les 998 voix qui avaient permis à Valérie Plante de remporter l’investiture de Projet Montréal en 2016, fait valoir celui qui déposera officiellement sa candidature mardi.
Soif de changement
Résident et commerçant du Village,Younes El Moustir est témoin du sentiment d’insécurité qui grandit dans son quartier.
«Chaque jour, on a des incidents au centre-ville de Montréal, des gens qui entrent par effraction, qui brisent des vitres… J’ai des employés qui ne veulent pas venir travailler au bureau», déplore celui dont le bureau RE/MAX est sur la rue Sainte-Catherine Est.
Il affirme s’être buté à un mur lorsqu’il a voulu s’impliquer auprès de l’administration en place pour changer les choses.
«La réponse n’est jamais venue. C’est toujours la même histoire, des beaux slogans, de la poudre aux yeux, mais les résultats ne sont jamais là», critique-t-il.
C’est particulièrement vrai en matière de logement abordable, selon lui. «Les gens du milieu des affaires et les constructeurs de logements sociaux sont ouverts à s’asseoir autour de la table pour trouver des solutions. Le problème, c’est qu’ils ne sont pas invités», dénonce-t-il.
De la précarité à la prospérité
Comment réglera-t-il les problèmes concrètement?
Il reste vague, se contentant de dire qu’il reviendra dans quelques semaines avec une plateforme plus détaillée.
Mais il est certain d’offrir une réelle solution de rechange à Valérie Plante, ne serait-ce que par son bagage de vie.
Arrivé du Maroc à l’âge de 10 ans, il a grandi dans l’arrondissement de Saint-Laurent. «On avait un petit trois et demi dégueulasse et on était cinq là-dedans. […] J’ai connu autant la précarité que la prospérité», dit-il.
Selon lui, les Montréalais sont mûrs pour un premier maire né à l’extérieur du Québec, d’autant plus que le tiers d’entre eux sont nés à l’étranger, selon Statistique Canada.
Ouvertement homosexuel, il se dit de «toutes les diversités».
Les candidats ont jusqu’au 15 décembre pour se présenter à la direction d’Ensemble Montréal, dont l’investiture se tiendra le 16 février.
Des rumeurs voulaient que l’entrepreneur Luc Poirier s’intéresse à la mairie, mais il a récemment annoncé qu’il joindrait plutôt les rangs de l’émission des Dragons.
Un autre candidat a manifesté son intérêt pour affronter la mairesse actuelle: Gilbert Thibodeau pour le parti Action Montréal.
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