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Une partie des financements verts de la Banque mondiale restent introuvables

Selon un récent rapport de l’ONG Oxfam, jusqu’à 40% des financements verts fournis par la Banque mondiale (BM) ces sept dernières années sont impossibles à trouver. Il n’est même pas certain qu’ils aient servi à des projets liés à l’environnement, assure la confédération internationale.

Selon Oxfam, entre 24 milliards et 41 milliards de dollars (environ 21 et 35 milliards de francs) de financements verts annoncés par la Banque mondiale (BM) depuis 2017 sont introuvables et rien ne permet de savoir s’ils ont été effectivement utilisés ni s’ils ont été bien assignés à des projets environnementaux.

Nous avons dû chercher dans des couches de rapports complexes […] pour ne trouver en fin de compte que des données incomplètesKate Donald, responsable d’Oxfam à Washington

« La banque se félicite pour ses efforts en matière de financement climatique, mais ses chiffres sont basés sur ce qu’elle prévoit de dépenser, pas ce qui est réellement engagé lorsque les projets sont lancés », a souligné la responsable d’Oxfam à Washington, Kate Donald, citée dans un communiqué.

« Nous avons dû chercher dans des couches de rapports complexes et souvent incomplets pour ne trouver en fin de compte que des données incomplètes. Le simple fait que l’information soit si difficile à obtenir et à comprendre est inquiétant », a-t-elle ajouté.

« Rupture de confiance »

Or, rappelle Oxfam, la BM est le premier financier, parmi les institutions internationales, de projets verts dans le monde, avec plus de 50% des fonds engagés par l’ensemble des banques multilatérales de développement.

>> Lire aussi : Comment des fonds « verts » financent les plus gros pollueurs de la planète

« Les financements verts sont rares. Mais ne pas s’assurer où va l’argent et comment il est réellement dépensé est une rupture de confiance fondamentale qui pourrait faire dérailler l’ensemble des progrès nécessaires en la matière », a alerté Kate Donald.

« Cela pourrait notamment être le cas concernant les discussions en cours afin de trouver un accord pour de nouveaux objectifs de financement à l’occasion de la COP29, qui se tiendra du 11 au 22 novembre à Bakou, a-t-elle insisté.

>> Lire à ce sujet : Géraldine Pflieger: « La COP reste importante en termes d’objectifs à tenir »

Un défi à des milliers de milliards

Les organisations environnementales estiment à 5000 milliards de dollars par an les financements nécessaires pour aider les pays en développement et émergents à financer leur transition écologique, mais aussi être en capacité de faire face aux effets déjà existants du réchauffement climatique.

Selon des experts mandatés par l’ONU, 2400 milliards de dollars sont nécessaires pour couvrir les besoins des pays en développement (hors Chine) afin qu’ils puissent atteindre leurs objectifs climatiques.

Lundi, la présidence azerbaïdjanaise de la COP a assuré espérer atteindre plusieurs « centaines de milliards » de dollars de financement dans le cadre de l’accord attendu à l’issue de la réunion. RTS

ats/doe

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