Culture

Expo: « Je suis belge et d’origine marocaine »

Exposition itinérante de l’ULB pour les 60 ans de l’immigration marocaine en Belgique : « Je suis belge et d’origine marocaine ». Le 17 février 1964, les accords bilatéraux entre la Belgique et le Maroc pour une immigration de travail étaient signés. « Belgica Biladi : une histoire belgo-marocaine » aspire à mettre en avant ses acteurs

Pour les 50 ans déjà, l’ULB avait organisé une exposition au Botanique. Mais il s’agit « de la première exposition dans les murs de la ville », se réjouit Ahmed Medhoune, commissaire général de l’exposition. Les organisateurs avaient à cœur de proposer un événement « gratuit et grand public, accessible à tous ». Leur volonté était de « mettre en valeur les acteurs » de cette histoire et d’« aider à déconstruire les stéréotypes ». Investir l’espace s’inscrit entièrement dans leur motivation première : faire « connaître pour reconnaître », comme l’énonce Ahmed Medhoune.

Pour y parvenir, l’exposition compte sur « la visibilisation de la contribution des Marocains sur le plan social, économique, politique et culturel », indique Fatima Zibouh, commissaire scientifique de « Belgica Biladi ». Du 16 mai au 21 juillet, les visiteurs ont l’opportunité de découvrir les témoignages de plusieurs générations issues de l’immigration marocaine. Un partage d’expériences étoffé par des archives, des photographies et des vidéos.

« Des petits trous dans mon identité »

Wahiba Yachou, participante à l’exposition
Wahiba Yachou, participante à l’exposition – B. B.

Dans les coursives de la Galerie Ravenstein, des affiches présentent la culture belgo-marocaine. Dans la rotonde, des portraits de personnes diverses sont exposés. Sous des douches auditives, des extraits d’interviews de deux à quatre minutes sont diffusés.

Parmi les visages présents, se trouve celui de Wahiba Yachou. La jeune femme participe à l’exposition avec sa grand-mère. Ce travail de transmission, elles s’y attèlent depuis déjà quatre ans : « J’avais des petits trous dans mon identité, j’avais besoin d’avoir des conversations avec elle ». Sur son compte Instagram, elle relate leurs vies. L’initiative a rencontré beaucoup de succès puisqu’elle compte aujourd’hui plus de 17 000 abonnés.

« Allongé sur un sofa »

Ahmed Medhoune, commissaire général de l’exposition
Ahmed Medhoune, commissaire général de l’exposition – B. B.

Wahiba Yachou se réjouit d’une double reconnaissance qui traverse les générations : « On a très peu parlé de l’histoire des femmes qui sont arrivées en Belgique il y a 60 ans. Ce qui me touche en tant que Bruxelloise, c’est qu’on lui fasse honneur. Ça me touche aussi beaucoup qu’on reconnaisse notre binationalité. Je suis belge et d’origine marocaine ». Le nom de l’exposition n’est pas un hasard. Ahmed Medhoune aspire à « soigner les identités abîmées ». Biladi signifie en arabe « ma patrie ». À la question : « Êtes-vous plutôt belge ou marocain ? », qui illustre la situation de nombreux descendants d’immigrés, l’homme préfère répondre : « Je suis allongé sur un sofa » qui relie ses deux identités. L’exposition se déroule sur trois autres lieux : sur les grilles du Parc Royal (rue Royale), le boulevard Anspach et la place Fontainas. Chaque implantation propose des panneaux traitant une thématique différente. Sudinfo.be

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