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BAM: Le taux directeur inchangé

Le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu le mardi 19 décembre sa dernière réunion trimestrielle
au titre de l’année 2023. Comme prévu, le Conseil a jugé que le niveau actuel de 3% du taux
directeur reste approprié
et favorise le retour de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif
de stabilité des prix. Il a décidé en conséquence de le maintenir inchangé tout en continuant de
suivre de près l’évolution de la conjoncture économique et des pressions inflationnistes, tant
au niveau national qu’international.

S’agissant en particulier de l’inflation domestique, le Conseil a noté un ralentissement sensible
qui devrait se poursuivre à moyen terme. En effet, depuis le pic de 10,1% atteint en février
dernier, l’inflation a décéléré progressivement pour revenir à 4,3% en octobre et terminerait
l’année avec une moyenne de 6,1%
contre 6,6% en 2022. Tenant compte de la dissipation
prévue des pressions inflationnistes d’origine externe, des effets directs des mesures fiscales de
la loi de finances 2024 et du processus de décompensation graduelle prévu par la
programmation budgétaire triennale 2024-2026, et sous l’hypothèse d’une quasi-stabilité des
prix des produits alimentaires à prix volatils, l’inflation devrait enregistrer une nette baisse pour
se situer autour de 2,4% en 2024 et en 2025. Sa composante sous-jacente connaitrait une
évolution similaire, passant de 6,6% en 2022 à 5,6% en 2023 puis s’atténuerait à 2,4% en 2024
et à 2,3% en 2025

Au niveau national, tenant compte d’une production céréalière de 55,1 millions de quintaux au
titre de la campagne précédente, la valeur ajoutée agricole devrait s’améliorer de 5% en 2023.
Elle augmenterait ensuite de 5,9% en 2024 et de 2% en 2025, sous l’hypothèse de productions
céréalières moyennes de 70 millions de quintaux et de la poursuite de la performance
tendancielle des autres cultures. Pour les activités non agricoles, le rythme d’accroissement de
leur valeur ajoutée devrait ressortir à 2,5% cette année, à 2,7% en 2024 avant de s’accélérer à
3,7% en 2025, tiré par la reprise prévue dans les secteurs de l’industrie et du BTP. Au total, après un taux de 1,3% enregistré en 2022, la croissance de l’économie nationale devrait s’établir
à 2,7% cette année et s’améliorer graduellement à 3,2% en 2024 puis à 3,4% en 2025.

Sur le plan des comptes extérieurs, après la forte dynamique des deux dernières années, les
échanges de biens devraient accuser une légère baisse en 2023 avant de reprendre leur hausse.
En effet, après une contraction prévue de 2,6% cette année, les importations s’accroitraient de
4,2% en 2024 et de 8,2% en 2025, résultat principalement des hausses des achats de demi-
produits et de la facture énergétique qui se situeraient en 2025 à 179 milliards de dirhams et
136 milliards respectivement. En parallèle, les exportations seraient en quasi-stagnation en
2023, recouvrant notamment une progression soutenue des expéditions du secteur automobile
et un repli sensible des ventes de phosphate et dérivés. Elles augmenteraient ensuite à un
rythme autour de 7% annuellement, portées essentiellement par les ventes du secteur
automobile qui atteindraient 190 milliards de dirhams en 2025, tandis que celles de phosphate
et dérivés connaitraient un léger redressement pour se situer à 72,2 milliards la même année.

Pour leur part, les recettes voyages poursuivraient leur amélioration avec une progression de
13,2% en 2023 à 106 milliards de dirhams, une quasi-stabilité en 2024
et une augmentation de
6,5% en 2025 à 112,4 milliards et ce, à la faveur de l’accélération prévue de l’activité économique
dans la zone euro, principal marché émetteur vers le Maroc. S’agissant des transferts des MRE,
ils devraient s’établir à 112,8 milliards de dirhams en 2023, contre 110,7 milliards en 2022, et
atteindre 120 milliards en 2025. Dans ces conditions, le déficit du compte courant ressortirait
en allégement à 1,6% du PIB cette année et se creuserait à 2,5% en 2024 puis à 3,8% en 2025.

Concernant les recettes des IDE, elles connaitraient une baisse en 2023 pour avoisiner
l’équivalent de 2,3% du PIB, avant de retrouver leur niveau tendanciel de 3% au cours des deux
prochaines années. Au total, et tenant compte notamment des financements extérieurs réalisés
et prévus du Trésor, les avoirs officiels de réserve de Bank Al-Maghrib se situeraient à 360,9
milliards de dirhams à la fin de cette année et de 2024 avant d’atteindre 372,1 milliards à fin

Ils représenteraient ainsi l’équivalent de 5 mois et 16 jours d’importations de biens et
services en 2023 et près de 5 mois et 6 jours au cours des deux années suivantes.

Pour ce qui est des conditions monétaires, les taux débiteurs ont connu une nouvelle hausse
trimestrielle de 10 points de base à 5,36% au troisième trimestre 2023, cumulant ainsi une
augmentation de 112 points de base depuis le début du resserrement de la politique monétaire.
Pour sa part, le besoin de liquidité des banques continuerait de se creuser pour s’établir à 92,6
milliards de dirhams à fin 2023 et atteindre 137,7 milliards en 2025
, tiré par la progression de
la monnaie fiduciaire. Tenant compte de ces évolutions, des perspectives de l’activité
économique et des anticipations du système bancaire, le crédit au secteur non financier devrait
connaitre une sensible décélération avec un rythme revenant de 7,9% en 2022 à 2,6% en 2023,
avant de s’accélérer à 4,6% en 2024 et à 4,7% en 2025. S’agissant du taux de change effectif
réel, après une baisse de 3,9% en 2022, il afficherait une hausse de 0,8% en 2023, et poursuivrait
son appréciation avec des taux de 1,1% en 2024 et de 0,6% en 2025,
en lien essentiellement
avec l’appréciation de sa valeur en termes nominaux

Sur le volet des finances publiques, l’exécution budgétaire à fin novembre 2023 fait ressortir
une amélioration de 2,2% des recettes ordinaires, portée par l’augmentation des revenus
fiscaux. En parallèle, les dépenses globales ont augmenté de 4%, reflétant en particulier la
hausse de celles des biens et services et d’investissement. Tenant compte de ces réalisations,
des données de la loi de finances 2024 et de la programmation budgétaire triennale 2024-2026,
le déficit budgétaire devrait se situer, selon les projections macroéconomiques de BAM, à 4,8%
du PIB en 2023, à 4,5% en 2024 et à 3,9% en 2025

Enfin, le Conseil a adopté le plan stratégique de Bank Al-Maghrib pour la période 2024-2028,
approuvé le budget de la Banque pour l’exercice 2024, validé la stratégie de gestion des réserves
de change ainsi que le programme d’audit interne et a arrêté les dates de ses réunions ordinaires
au titre de la même année au 19 mars, 25 juin, 24 septembre et 17 décembre

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