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ÉTUDE: LE POIDS DE L’INDUSTRIE DU SPORT AU MAROC 

La Fédération Marocaine des Professionnels du Sport (FMPS) a organisé le 12 décembre à Casablanca une conférence de presse pour présenter les résultats de l’étude « Le poids de l’industrie du sport au Maroc ». Cette étude, la première du genre, est une véritable cartographie de l’activité: chiffre d’affaires, emploi…321 acteurs privés du sport ont été interrogés pour les besoins de l’étude (entrepreneurs individuels, micro-entreprises, sociétés, filiales de groupes internationaux…). Les deux segments présentant le plus d’entreprises de la filière sont le retail et les salles de sport.


Selon les informations, le chiffre d’affaires cumulé de l’échantillon étudié est estimé à 19,04 milliards de DH en 2022. Le commerce d’articles de sport dans le détail (en boutique ou en ligne) pèse 3,77 milliards de DH. Selon l’étude, le segment des clubs et des salles de sport est en pleine expansion (+25% par rapport à 2021) avec plus de 604 millions de DH. Avec une valeur de 347,7 millions de DH, le quatrième segment du secteur privé du sport au Maroc est les « Equipements/Infrastructures ». En revanche, les budgets des 16 clubs de Botola 1 s’élèvent à 879 millions de DH.


Selon l’étude, l’industrie du sport ne représente que 2 % des exportations annuelles du Maroc.
De plus, le commerce, le fitness et la professionnalisation des clubs sont les trois principaux viviers d’emploi. 31 % des emplois en 2022 étaient liés à la vente de matériels et d’équipements sportifs, contre 25 % pour les clubs et salles de sport et 12 % pour les clubs de Botola.
On rapporte également qu’ au Maroc, il y a au moins 350.000 employés qui sont répartis dans 5000 associations sportives. En comparaison avec d’autres pays, tels que la Turquie qui compte 3,2 millions de licenciés en 2020 (soit 4,1% de la population turque) ou encore la France qui compte près de 16 millions de licenciés en 2020 (soit environ 23,5% de la population française), ce chiffre est « très faible » (moins d’1% de la population marocaine).
L’étude estime qu’environ 10 millions de Marocains participent régulièrement à la pratique sportive informelle. Quel que soit le nombre réel des licenciés au Maroc, il restera bien inférieur à celui de la pratique « libre ». À titre de comparaison, 70% de la population française participe à des activités sportives. En Tunisie, ce pourcentage était de 29% en 2020.
De plus, l’étude montre que la pratique du sport crée des emplois. Par conséquent, il y a environ 50.000 emplois associés à la pratique sportive au Maroc dans le milieu associatif, avec un potentiel de 115.000 emplois potentiels.
Afin d’encadrer ces 10 millions de pratiquants, et en se basant sur des ratios internationaux, on estime le nombre d’emplois au minimum à 50.000 dans le milieu associatif.
De plus, il est important de tenir compte des créations d’emplois dans des domaines connexes tels que le bâtiment, le tourisme, etc. Selon des projections à l’échelle mondiale, il est envisageable de prévoir une création de 30 000 emplois supplémentaires.
Bien qu’il n’y ait pas de données officielles concernant toutes les fédérations, l’étude montre que plus de 350 000 licenciés sont affiliés à 5 000 associations sportives. Néanmoins, cette quantité demeure inférieure à 10 millions de Marocains qui utilisent la pratique « libre ».


L’étude estime qu’il faut créer au moins 50 000 emplois dans le milieu associatif pour superviser ces 10 millions de pratiquants, en se basant sur des ratios internationaux.
Au moins 25 000 employés sont employés par les services du ministère des Sports et de la Jeunesse, les établissements publics tels que l’Institut de formation des cadres, l’Académie Mohammed VI, les Centres Socio-Sportifs et le personnel du secteur sportif de l’Éducation Nationale. Ils jouent un rôle important dans la croissance de l’industrie du sport au Maroc.
« Cette étude démontre que le sport est une industrie à part entière, contribuant directement au bien-être social et à l’économie en créant de la valeur ajoutée et de l’emploi », a déclaré le président de la FMPS, Mehdi Sekkouri.

Vincent Chaudel, un associé de IN&Sport, considère que la co-organisation de la Coupe du Monde 2030 offre une opportunité réelle pour renforcer et développer l’industrie du sport au Maroc, qui possède des atouts réels tels que sa jeunesse, son dynamisme économique et son potentiel touristique.


Même si la FMPS est le seul secteur privé du sport au Maroc qui représente au moins 1,56% du PIB et emploie plus de 11 500 personnes, l’ensemble de l’industrie du sport est probablement supérieur aux 2,5% du PIB et emploie plus de 115 000 personnes. En comparaison, l’industrie du sport en France, excluant les investissements, représente 53 milliards d’euros, soit 2,2 % du produit intérieur brut. La FMPS représente 1,2 % du PIB dans le secteur privé du sport en France.
Il y a environ 240.000 emplois potentiels dans le sport marocain. De plus, Sekkouri a révélé que la Fédération publiera dans un avenir proche le premier guide des professionnels du sport.


Enfin, Chaudel, fondateur de l’Observateur du Sport Business en France et  consultant pour la Fédération Marocaine des Professionnels du Sport, considère que les données présentées par la FMPS augurent de bonnes perspectives pour l’avenir de l’industrie du sport au Maroc.


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