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L’IA touchera «quasi tous les secteurs d’activité et toutes les professions»

L’intelligence artificielle (IA) aura «sans doute un effet considérable sur le marché du travail». Mais jusqu’à présent, elle «influe davantage sur la qualité, plutôt que sur la quantité des emplois», constate l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans une étude publiée mardi.

Dans ses «Perspectives de l’emploi 2023», elle souligne «la forte incertitude qui entoure les effets actuels, et surtout futurs, de l’IA sur le plan de l’emploi». Elle relève notamment que la technologie touchera «quasi tous les secteurs d’activité et toutes les professions» et que «la rapidité des progrès enregistrés est sans précédent». L’OCDE indique que, selon les travaux publiés, «peu d’éléments signalent des retombées négatives importantes de l’IA sur l’emploi». Les «effets négatifs éventuels» pourraient «tarder à se concrétiser», selon elle.

«Jusqu’à présent, il ressort des travaux publiés que l’IA influe surtout sur la qualité des emplois», poursuit l’organisme. «Les travailleurs et les employeurs déclarent que l’IA peut réduire les tâches fastidieuses et dangereuses, ce qui améliore la motivation et la sécurité physique des travailleurs», indique l’étude. «Pour autant, elle n’est pas sans risque. Ainsi, il semble que l’automatisation de tâches simples par l’IA s’est parfois traduite par un rythme de travail plus soutenu pour les travailleurs.»

Recul des salaires

Pour l’OCDE, «l’action publique et le dialogue social ont un rôle clé à jouer» face aux risques posés par l’IA, notamment en légiférant ou «pour encourager les employeurs à proposer des formations», ainsi que «pour accompagner les travailleurs et les entreprises dans la transition vers l’IA». D’autre part, en ce qui concerne les marchés du travail, l’étude observe que «depuis 2022, la reprise robuste enregistrée après la récession due au Covid-19 s’essouffle», tandis que l’inflation a atteint des niveaux inédits «depuis plusieurs décennies dans de nombreux pays».

«Néanmoins, l’emploi tient bon» et «les taux de chômage ont atteint leur plus bas niveau depuis plusieurs décennies», poursuit l’OCDE. L’organisation note que «le marché du travail reste tendu dans la plupart des pays, mais ces tensions semblent s’atténuer.» Par ailleurs, «les salaires réels reculent dans presque tous les pays de l’OCDE» avec une perte de pouvoir d’achat «particulièrement problématique pour les travailleurs des ménages modestes». L’organisation relève qu’«en l’absence de véritables signes d’une spirale prix-salaires, la négociation collective et le salaire minimum peuvent atténuer les pertes de pouvoir d’achat.» (AFP)

Communiqué

Des tensions persistent sur les marchés du travail des pays de l’OCDE alors même que la reprise marque le pas, le chômage s’inscrivant à son plus bas niveau depuis le début des années 70. Pour autant, les salaires nominaux n’ont pas suivi le rythme d’une inflation élevée et persistante, et le revenu réel des travailleurs a diminué dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE. Les progrès de plus en plus rapides de l’IA devraient avoir des effets sensibles sur les emplois. Les premiers résultats d’une nouvelle enquête de l’OCDE sur l’utilisation de l’IA dans le secteur manufacturier et la finance montrent qu’il convient d’agir dès à présent en adoptant des politiques qui permettront aux pays, aux entreprises et aux individus de tirer profit de l’IA et de faire face aux risques qui lui sont associés.

Les marchés du travail se sont stabilisés

 
Les marchés du travail restent très tendus dans la plupart des pays de l’OCDE, même si le nombre de postes vacants par demandeur d’emploi recule dans de nombreux pays. L’emploi s’est stabilisé à un niveau légèrement supérieur à celui constaté avant la crise du COVID-19, tandis que les taux de chômage dans la zone OCDE restent historiquement bas. Le taux d’activité augmente lui aussi ; le nombre d’inactifs en âge de travailler est plus bas qu’avant la crise du COVID-19, tandis que le nombre moyen d’heures travaillées par actif occupé est supérieur ou légèrement inférieur à son niveau d’avant la crise dans la plupart des pays. 

Les salaires réels sont en baisse sur fond de crise du coût de la vie

Les tensions sur les marchés du travail ont entraîné une hausse des salaires nominaux, qui reste toutefois inférieure à l’inflation, d’où une baisse des salaires réels dans la grande majorité des secteurs et des pays de l’OCDE. La valeur réelle des salaires minimums légaux s’est maintenue grâce à des ajustements réguliers en fonction de l’inflation dans de nombreux pays de l’OCDE. Ces ajustements sont d’autant plus importants qu’une forte inflation pèse lourdement sur les ménages modestes. Les bénéfices des entreprises ont augmenté davantage que les coûts de main-d’œuvre dans de nombreux pays et secteurs, ce qui laisse à penser que la crise du coût de la vie n’est pas équitablement répartie.

L’IA devrait avoir une incidence considérable sur les emplois

 
Si l’adoption de l’IA dans les entreprises reste encore relativement faible, les progrès technologiques rapides, y compris de l’IA générative (comme ChatGPT), la baisse des coûts et le nombre croissant de travailleurs dotés de compétences en matière d’IA donnent à penser que les pays de l’OCDE pourraient être à l’aube d’une révolution de l’IA. Il est essentiel de recueillir des données nouvelles et de meilleure qualité sur l’adoption et l’utilisation de l’IA au travail, notamment sur les emplois qui vont changer, être créés ou disparaître, et sur l’évolution des besoins de compétences. Si l’on tient compte de l’ensemble des technologies d’automatisation, IA comprise, 27 % des emplois correspondent à des professions fortement exposées au risque d’automatisation. Les premières conclusions d’une nouvelle enquête de l’OCDE consacrée aux retombées de l’IA sur l’industrie manufacturière et le secteur financier dans sept pays mettent en lumière à la fois les opportunités et les risques associés à l’IA.

Que pensent les travailleurs et les employeurs de l’IA au travail ?

 
En 2022, l’OCDE a recueilli des données relatives à l’incidence de l’IA sur les travailleurs et leurs modalités de travail dans les secteurs de l’industrie manufacturière et des finances de sept pays. Ces données montrent que l’utilisation de l’IA dans le cadre professionnel peut avoir des retombées positives pour les travailleurs en termes de satisfaction au travail, de santé et de salaire. Néanmoins, elle entraîne aussi des risques liés à la protection de la vie privée, à l’intensité de travail et aux biais. L’enquête a mis en évidence une nette divergence entre l’avis des travailleurs sur l’utilisation actuelle de l’IA au travail et leurs craintes pour l’avenir. Les résultats de l’enquête mettent en lumière la nécessité d’une action urgente des pouvoirs publics pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte

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