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Les nouveaux médicaments coûtent cher et sont peu efficaces

Plus de la moitié des médicaments nouvellement autorisés ont une utilité thérapeutique inférieure à celle des médicaments déjà établis. C’est ce que montre une étude internationale avec participation suisse dont se fait écho le «Tages-Anzeiger». Les médicaments étudiés sont pour la plupart des médicaments anticancéreux souvent très onéreux.

Les chercheurs de l’Université de Zurich ainsi que de la Harvard Medical School et de la Yale School of Medicine, aux États-Unis, ont constaté que la majorité des nouveaux traitements n’amélioraient pas de manière substantielle l’espérance de vie des patients ni la qualité de celle-ci. La situation était encore plus médiocre pour les médicaments qui, après leur première autorisation, ont été approuvés pour d’autres maladies. Ces «extensions d’indications» sont pourtant en forte augmentation depuis quelques années.

Pour une évaluation plus rapide des prix

Les médicaments représentent 12% des coûts de la santé, et cette part n’a que peu évolué. Une des raisons avancées est le fait que l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) contrôle régulièrement les prix des médicaments et exige, le cas échéant, des baisses de prix, peut-on lire dans la «NZZ». Or, pour des raisons de capacité, l’OFSP n’examine pas tous les médicaments remboursés par les caisses maladie, mais seulement un tiers d’entre eux, et cela en alternance.

Selon les calculs de l’association des assureurs maladie Curafutura, le réexamen triennal devrait permettre d’économiser environ 150 millions de francs en 2023. C’est certes beaucoup d’argent, mais on pourrait économiser encore plus, estime l’association, qui regroupe les caisses CSS, Helsana, CPT et Sanitas. «Les médicaments dont le chiffre d’affaires dépasse 10 millions de francs doivent être contrôlés chaque année», demande le directeur de Curafutura, Pius Zängerle.

Un contrôle annuel des médicaments mobiliserait des ressources considérables tant à l’Office fédéral de la santé publique que chez les entreprises pharmaceutiques concernées, écrit le porte-parole de l’OFSP Andrea Arcidiacono. «Les économies réalisées ne seraient pas assez importantes pour le justifier.»

Cette situation provoque des critiques. «La cupidité des entreprises pharmaceutiques est sans limite, déclare Jakob Passweg, médecin-chef de la clinique d’hématologie de l’Hôpital universitaire de Bâle dans le quotidien alémanique. Alain Berset et son Office fédéral de la santé publique devraient intervenir avec davantage de vigueur s’ils veulent maîtriser les coûts de la santé.» 20min.ch

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