Ryanair : les pilotes menacent de faire grève les 15 et 16 juillet
« Deux jours de grève les 15 et 16 juillet prochains si la compagnie ne répond pas à nos exigences d’ici vendredi midi », voilà le nouvel ultimatum lancé par les pilotes de la base de Ryanair en Belgique. En pleine période estivale, alors que les vols se multiplient et que la charge de travail augmente, la compagnie irlandaise a décidé de revoir le temps de repos de ceux qui feront voyager les passagers de l’aéroport de Charleroi à travers l’Europe. « C’est l’élément déclencheur, la compagnie veut modifier les horaires de travail de façon unilatérale, alors qu’une convention collective d’entreprise est valable jusqu’en octobre 2024 », s’insurge Baptiste qui est délégué syndical CNE et pilote chez Ryanair depuis 7 ans.
Concrètement, les pilotes perdront un jour de repos à partir d’octobre 2023. « Alors que l’été s’annonce chargé, on nous demande d’accepter des conditions encore plus difficiles. On aura tous besoin de se reposer après la période de vacances. Les jours de repos ont été calculés pour qu’on soit dans les meilleures conditions pour voler. Cette situation est inacceptable », ajoute-t-il.
Dernière menace avant un passage à l’acte
« Ryanair a reçu un document lui signifiant qu’il doit régler la situation de ses pilotes et répondre à leurs exigences », explique Didier Lebbe, secrétaire permanent de la CNE. La modification des horaires n’est qu’un élément supplémentaire dans la longue bataille que mènent les pilotes contre leur employeur depuis 2019. « Ryanair ne respecte toujours pas la législation belge. Les salaires n’ont pas été indexés depuis 2019 et les augmentations prévues par le secteur n’ont pas été accordées avec comme résultat une perte de 20% de pouvoir d’achat. Pour négocier avec eux, Ryanair nous demande également de forcer les 50 pilotes à retirer leurs plaintes envoyées au tribunal du travail du Hainaut. C’est illégal, on ne peut pas demander à quelqu’un de renoncer à un droit individuel qui est de pouvoir déposer plainte contre son employeur », ajoute le spécialiste du droit social de l’aviation.
Les pilotes ont décidé de cet ultimatum après un vote à la majorité. « 80% des 180 pilotes ont voté. On est déterminé à aller jusqu’au bout, car si nous ne nous faisons pas entendre maintenant, la compagnie continuera à bafouer nos droits. Nous voulons des conditions de travail qui soient dignes de la charge de travail qui pèse sur nous tous les jours », conclut le capitaine Baptiste.
Avec l’annonce d’un été aux taux de remplissage des avions records, tout laisse à penser que la compagnie irlandaise ne pourra se permettre de laisser la situation s’envenimer, au risque de ternir encore sa réputation déjà écornée par différents conflits sociaux ces dernières années. (rtbf)
