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L’OMC rassure sur l’approvisionnement alimentaire mondial

L’approvisionnement alimentaire mondial est moins précaire que beaucoup ne le craignaient au début de la guerre en Ukraine, mais reste une source de préoccupation, indique l’OMC dans son dernier rapport sur les Perspectives du commerce mondial.

Comme le montre les variations estimées du prix, de la valeur et du volume des échanges mondiaux de blé au cours des 10 premiers mois de 2022 ; le prix moyen du blé a augmenté de 44% en glissement annuel au cours de cette période, tandis que la valeur du blé échangé a augmenté de 31%, ce qui implique une baisse d’environ 7,5% du volume des échanges mondiaux de blé. Cela n’aura peut-être pas de conséquences catastrophiques si les consommateurs de tous les pays – notamment des pays les plus pauvres – sont en mesure d’importer des quantités suffisantes de blé ou de substituts proches.

Toutefois, il n’y a guère de place pour l’erreur si un grand producteur enregistre de mauvaises récoltes ou est frappé par une catastrophe naturelle liée au climat. Un tel événement pourrait entraîner une crise alimentaire plus grave, qui exigerait d’intensifier les échanges. Heureusement, les pays semblent avoir accédé à d’autres sources d’approvisionnement jusqu’à présent. Par exemple, entre janvier et octobre de l’année dernière, les importations éthiopiennes de blé en provenance de Russie et d’Ukraine ont chuté de 75% et de 99,9%, respectivement, mais ces diminutions ont été compensées par l’accroissement des expéditions en provenance des États-Unis et d’Argentine

 Les prix des denrées alimentaires ont aussi fortement fluctué au cours de 2022, augmentant de 19% entre janvier et mai avant de chuter de 15% entre mai et décembre. Pour l’année, les prix des denrées alimentaires étaient en hausse de 18% par rapport à 2021, y compris une hausse de 21% des prix des céréales. Les prix des engrais ont enregistré une augmentation plus forte en glissement annuel, de 63%. En théorie, la hausse des prix des denrées alimentaires devrait stimuler la production agricole et entraîner une plus grande disponibilité de produits à des prix inférieurs à l’avenir.

En revanche, la diminution de la surface cultivée et le coût élevé des engrais pourrait entraîner une réduction des rendements des cultures et une hausse des prix.

La baisse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie a contribué à réduire l’inflation globale des prix à la consommation dans les économies développées, mais l’inflation de base (qui exclut les articles volatils comme les denrées alimentaires et les combustibles) reste obstinément élevée (voir le graphique 4). Selon les statistiques de l’OCDE, l’inflation globale aux États-Unis est tombée de 9,1% en juin dernier à 6,0% en février 2023, mais l’inflation de base n’est tombée que de 6,6% en septembre à 5,5% en février. Il en va de même pour l’Union européenne où l’inflation globale est tombée de 11,5% en octobre à 9,9% en février, tandis que l’inflation de base a continué d’augmenter, atteignant 6,6% en février. Cela donne à penser que la politique monétaire n’a pas encore réussi à maîtriser l’inflation et que les taux d’intérêt devront peut-être rester élevés plus longtemps pour produire les effets escomptés.

Les pressions inflationnistes mondiales ont semblé s’atténuer, comme en témoigne la chute des sous-indices des prix des intrants et des prix à la production qui font partie du PMI. Les sous-indices représentant les délais de livraison et les stocks de produits finis sont également revenus à la normale en février, ce qui donne à penser que les problèmes de chaîne d’approvisionnement avaient été pour la plupart résolus.

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