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Londres veut plus de dirigeants d’origine modeste dans le monde de la finance

La finance doit se doter d’«au moins une moitié de hauts dirigeants d’origine modeste» d’ici 2030, demande la City of London Corporation, l’organisme représentant les intérêts de ce secteur puissant au Royaume-Uni, où les classes aisées sont surreprésentées. Cette recommandation est émise par un groupe de travail sur la diversité au sein de la City, le quartier financier de Londres, qui a publié mercredi un rapport commandé par le ministère du Trésor et celui des Entreprises, de l’Energie et de l’Industrie (BEIS) en 2020.

Ce groupe a préparé «un plan d’action pour contrer le faible taux de mobilité sociale au Royaume-Uni et plus particulièrement le manque de diversité socio-économique au sommet des professions de services et de la finance». «Si environ la moitié des employés du secteur ne viennent pas de catégories socioprofessionnelles supérieures mais de classes ouvrière et moyenne, ces employés ont une progression de 25% plus lente que leurs pairs. Seuls 36% d’entre eux parviennent aux échelons supérieurs» des entreprises, note le communiqué de la City, relatant les résultats du rapport. Les employés ne provenant pas de catégories socioprofessionnelles supérieures sont aussi moins payés en moyenne, précise le communiqué.

Briser le plafond de verre a des avantages pour les entreprises

Le rapport du groupe de travail recommande à «toutes les organisations du secteur de commencer à récolter des données sur l’origine socio-économique de leurs employés», et incite aussi les régulateurs, instances gouvernementales et fédérations sectorielles à prendre des mesures pour «encourager les employeurs» à diversifier leurs effectifs. Dans son communiqué, la City souligne qu’il est «démontré que les bénéfices d’organisations qui font des efforts pour améliorer la diversité socio-économique sont 1,4 fois supérieurs à ceux de leurs concurrents».

«Il est essentiel» que les entreprises du secteur «permettent aux gens de talent de grimper les échelons quelle que soit leur origine. Nous devons briser le plafond de verre lié à la classe sociale», commente Catherine McGuinness, présidente du groupe de travail sur la diversité. Pour elle, avoir plus de dirigeants d’origine modeste est non seulement éthique, mais devrait stimuler «la productivité, la rétention des employés et l’innovation».

«Ce groupe de travail pose des objectifs importants, sachant que la mobilité sociale est moindre dans les pays à fortes inégalités de revenus et fortune, et le Royaume-Uni fait partie des plus inégaux», commente Louise Ashley, professeure associée à l’Université Queen Mary de Londres. «Mes propres recherches et les données par ailleurs montrent que les firmes élitistes de la City alimentent directement ces inégalités, à travers leurs activités quotidiennes, dans une économie très financiarisée et des pratiques de paie qui exacerbent les écarts entre riches et pauvres», ajoute-t-elle.(AFP)

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