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Les Français s’inquiètent des exportations marocaines de matériaux de construction 

Ce n’est pas un hasard que l’Acteur marocain dans les travaux industriels publics et du bâtiment,TGCC, crée tout récemment une filiale en France en ces-temps-ci. Et ce n’est pas fortuit que l’Union Nationale des Industries de carrière et de matériaux de construction (Unicem) en France s’inquiète d’une détérioration continue de l’activité des matériaux de construction. Certaines difficultés, comme l’inflation et le manque de main d’œuvre, fragilisent l’ensemble du secteur. Les cimentiers constatent des arrêts de production qui s’inscrivent dans une série de mesures face à un contexte très tendu, rapporte l’Agence Option Finance (AOF).

A ce titre, la filière met en avant sa perte de compétitivité face aux importations d’Algérie, du Maroc et de Turquie. En effet, les importations françaises de  produits de la construction en provenance du Maroc ont progressé de 8,6% à près de 2 milliards d’euros au lieu de 1,7 milliard d’euros d’octobre 2021 à septembre 2022, selon les derniers chiffres de la Direction générale des douanes.

Manque de visibilité

L’Union Nationale des Industries de carrière et de matériaux de construction (Unicem) indique que, après un premier repli au deuxième trimestre, l’activité continue de se dégrader au troisième trimestre et enregistre une baisse autant sur les granulats (-1,3%) que sur le béton prêt à l’emploi (-0,9%). Sur les neuf premiers mois de l’année, le recul était de 2% pour l’ensemble de l’activité matériaux. Seules les tuiles et les briques parviennent à afficher de légères hausses d’activité.

Les perspectives générales se dégradent et les difficultés de recrutement ainsi que la hausse des coûts sont les principales sources d’inquiétude. Par ailleurs, l’Unicem souligne les difficultés de mise en œuvre des chantiers. La production de matériaux pourrait reculer cette année de 3% pour le béton prêt à l’emploi (BPE) et de 4% pour les granulats.

Grande inquiétude des cimentiers

Afin d’optimiser leur consommation d’électricité, les entreprises planifient des arrêts de production. Le Syndicat français de l’industrie cimentière (Sfic) demande aux autorités le maintien en 2023 du volume d’électricité à prix régulé – l’Arenh – dont bénéficie actuellement l’industrie cimentière. Les industriels s’inquiètent également de la dynamique grippée du marché de la construction.

Dans ce contexte très tendu, la filière pose des conditions à sa décarbonation et exige un soutien de l’Etat. Responsable de près de 2 % des émissions de CO2 en France, l’industrie a déjà réduit ses émissions de 40 % entre 1990 et 2015. Depuis 2021, elle est engagée dans une nouvelle stratégie bas carbone, visant à réduire le niveau des émissions de CO2 de 24 % entre 2015 et 2030, et de 85 % d’ici à 2050. (Avec AOF)

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