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EAU: Le premier gaspilleur, c’est le secteur privé

Le premier gaspilleur de l’eau, c’est le secteur privé au Maroc. L’agriculture consomme près de 88% de l’eau, la première à gaspiller l’eau dans le pays. Sans parler du tourisme.  « Un touriste au Maroc consomme en moyenne, piscines et terrains de golf compris, 500 litres d’eau par jour, alors qu’un Marocain ordinaire dispose, lui, de 40 litres » pour reprendre les propos de l’Association pour le contrat mondial de l’eau (ACME) au Maroc. « En moyenne, un golf de 18 trous au Maroc, consomme 3 500 à 4 000 m³ d’eau par jour ».

Ce n’est pas donc le consommateur qui est le premier gaspilleur. Et rien ne justifie cette recommandation du Business Dialogue sur “la gestion des risques liés à l’eau, au service du développement local et des PPP”, organisé par la CGEM et la COALMA les 12 et 13 mai à Marrakech.

« La sensibilisation de la population aux risques liés à la pénurie d’eau en définissant de nouvelles approches de communication demeure un axe de grande importance puisque le citoyen est l’élément central dans toute politique de gestion. Cette sensibilisation doit également se focaliser sur les jeunes dans les écoles et les universités et chercher à vulgariser les données techniques auprès de cette catégorie de la population », note un communiqué parvenu à la rédaction.

La CGEM est tenue de sensibiliser en premier lieu le chef de l’entreprise pour qu’il soit mieux informé et mieux éduqué peut modifier son comportement. Car la gestion des ressources hydriques est une problématique majeure où la responsabilité incombe à tout le monde.

COMMUNIQUE

La Confédération Générale des Entreprise du Maroc (CGEM) et la Coalition Marocaine pour l’Eau (COALMA) ont tenu, les 12 et 13 mai dernier, la deuxième édition du Business Dialogue sur le thème : « la gestion des risques liés à l’eau, au service du développement local et des PPP ».  

Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste, cet évènement a connu la participation de M. Chakib ALJ, Président de la CGEM, de M. Nizar BARAKA, Ministre de l’Equipement et de l’Eau, de M. Ryad MEZZOUR, Ministre de l’Industrie et du Commerce, de Pr Houria TAZI SADEQ, Présidente de COALMA, ainsi que de plus de 150 experts et responsables de tous horizons, publics, privés, universitaires, société civile…  

La sécurité hydrique revêt une importance cruciale dans le contexte actuel marqué par une sécheresse structurelle et une pénurie des eaux souterraines et superficielles. La gestion des risques passe par la mise en place d’outils et de processus capables de valoriser ces ressources et de les mettre au service du développement local.  

L’objectif de cette rencontre, organisée avec l’accompagnement du Crédit Agricole du Maroc, d’Akwa Group, de CIH Bank, de l’OCP, de TotalEnergies et des Eaux Minérales d’Oulmès, était ainsi de discuter des moyens à déployer en urgence pour renforcer la sécurité hydrique du Maroc comme le recours aux ressources en eau non conventionnelles (réutilisation des eaux usées et dessalement de l’eau de mer), ou encore d’échanger sur le rôle des PPP et de l’expertise privée dans la mise en œuvre de ces solutions.  

Les principales recommandations émanant de ce Business Dialogue peuvent être classées selon 4 axes majeurs :  

Gouvernance intégrée

  • La gestion intégrée passe par une bonne gouvernance, laquelle sera amenée à définir une feuille de route et une méthodologie de travail qui va fédérer toutes les parties prenantes autour d’un objectif commun.  
  • Dans le contexte de la régionalisation avancée, la question de l’articulation ou de la coordination des politiques devenue territoriale constitue un enjeu de taille, puisqu’il faut tenir compte des spécificités de chaque territoire afin de proposer des solutions adaptées et acceptées par les partenaires locaux.  
  • Une territorialisation de la politique de l’eau dans toutes ses fonctions et formes soutenue par une mise en perspective spatiale et temporelle de ce processus. Il faut également se doter de tous les outils pour garantir une solidarité entre régions et territoires et un partage équitable de cette ressource.  

Collecte et mutualisation des données

  • La création d’un observatoire avec pour mission la collecte, l’analyse, et l’actualisation de toutes les données liées à la gestion de l’eau. Ces données seront fortement utiles à la recherche et au développement, notamment au niveau des universités marocaines.  
  • La mise en place de modèles de prévision performants sur les changements climatiques, lesquels vont permettre une meilleure appréhension et une couverture des menaces auprès des populations victimes des aléas de ce dérèglement.  

Un partenariat public privé fructueux

  • La nécessaire collaboration entre tous les acteurs privés, publics et associatifs. La problématique de l’eau dans son volet de gestion de risque doit impérativement passer par un partenariat durable et inclusif qui va prôner une synergie entre toutes les parties prenantes et garantir une équité sociale afin de bénéficier des opportunités énormes qu’offre l’eau.
  • La proposition de projets ayant une portée économico-environnementale et qui peuvent constituer une plateforme solide pour le développement des TPE marocaines.
  • L’encouragement de ce partenariat va être davantage renforcé avec un cadre réglementaire adéquat et applicable qui favorise le développement de projets d’investissement durables et résilients.  

Sensibilisation

  • La sensibilisation de la population aux risques liés à la pénurie d’eau en définissant de nouvelles approches de communication demeure un axe de grande importance puisque le citoyen est l’élément central dans toute politique de gestion. Cette sensibilisation doit également se focaliser sur les jeunes dans les écoles et les universités et chercher à vulgariser les données techniques auprès de cette catégorie de la population. 

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