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ZLECAf: Étude d’évaluation de l’impact sur le Maroc

Dans le cadre de ses travaux consacrés au processus d’intégration économique régionale, la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) a mené, en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD) et avec l’appui technique de « International Food Policy Research Institute (IFPRI)», une étude visant à évaluer les impacts potentiels de différents scénarios d’intégration africaine sur l’économie marocaine et à prospecter les réponses de politiques publiques à même de maximiser les retombées de la future zone de libre-échange panafricaine. 

Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’un séminaire de restitution, le mercredi 17 novembre 2021, en partenariat avec le Policy Center for the New South.

Réalisée selon une démarche de partenariat entre pairs, de co-construction et de mobilisation des experts internationaux de l’IFPRI et nationaux de la DEPF, cette étude s’est basée sur des techniques avancées en matière de modélisation. Elle avait pour objectif d’évaluer l’impact de la ZLECAf sur l’économie marocaine en termes de flux de commerce, d’activité (production, valeur ajoutée sectorielle et marchés des facteurs) et d’agrégats macroéconomiques (consommation des ménages et PIB), tout en simulant différents scénarios de libéralisation tarifaire et de réduction de mesures non tarifaires.

Les résultats de cette étude ont été, par ailleurs, débattus autour d’une table ronde animée par de nombreux experts marocains et étrangers de renommés, parmi lesquels : Zahra Maafiri (Directrice Générale de ZAFRIXCS, Ex directrice Générale de Maroc Export), Larbi Jaïdi (Senior Fellow, Policy Center for the New South), Antoine Bouet (Senior Research Fellow à l’IFPRI) Souleymane Sadio Diallo (Expert en modélisation et analyse des politiques commerciales à l’UNECA) et Willie Shumba (Senior Expert Douane et Conseiller au Secrétariat Zlecaf).Toutes les interventions ont mis en exergue l’importance de la ZLECAf qui offre à l’Afrique une occasion sans précédent d’harmoniser son environnement commercial et présente un réel espoir de développement à long terme pour le Continent. Cet accord établira l’une des plus grandes zones de libre-échange du monde, couvrant une région de plus de 1,2 milliard de consommateurs.

Cette rencontre a été également marquée par la participation, en tant que Key note speaker, de M. Christian Yoka, Directeur Afrique de l’AFD. Dans son intervention, M. Yoka a souligné que le Groupe AFD consacre 50% de ses financements en Afrique à travers un réseau d’agences présent dans 31 pays du continent. Il a également insisté sur l’enjeu de la coopération panafricaine pour installer une zone de libre échange commercial, ainsi que sur le rôle clé des institutions régionales pour la coordination des politiques commerciales. M. Yoka a rappelé que l’AFD accompagne déjà certains pays africains dans le développement des infrastructures de réseau et le renforcement de leurs capacités commerciales. Par ailleurs, il souligne que l’agenda ZLECAf ouvre de nouvelles opportunités d’investissement en Afrique, qui participeront à la diversification du tissu économique et à l’internationalisation des PME, voire des TPE.

Cette conférence a aussi connu la participation de M. Larabi Jaïdi, Senior Fellow au Policy Center for the New South. M. Jaïdi a rappelé qu’une lecture prudente s’impose pour cet accord de libre-échange en raison de la complexité de la gestion d’un tel accord, particulièrement lorsqu’il réunit des dizaines de pays. Il a également souligné qu’il existe trois grandes catégories d’obstacles au commerce intra-africain : le manque de capacités productives et le déficit de diversification économique, les coûts commerciaux associés à la lenteur d’application des engagements tarifaires à la base des accords de libre-échange, et les coûts commerciaux dus au manque d’infrastructures matérielles et immatérielles qui influe sur les coûts de transport et de transit ainsi que sur les coûts intérieurs et à la frontière. Le Senior Fellow a aussi mis en lumière les secteurs prioritaires que le Maroc devrait cibler, en évoquant les secteurs de l’agroalimentaire, la pêche, les engrais, les produits pharmaceutiques, la plasturgie, les matériaux de construction, l’automobile, la chimie et la parachimie, etc.

Cette rencontre s’est enrichie par la participation de hauts responsables des départements ministériels concernés, des représentants d’organismes internationaux (Union Européenne, Banque Mondiale, Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies, Secrétariat de la ZLECAf…) et de praticiens en provenance et de plusieurs institutions nationales (Institut Royal des Etudes Stratégiques, Conseil économique social et environnemental) et du monde académique.

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