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Un premier saut inflationniste

L’élan promis de la relance économique au Maroc s’affaiblit de jour en jour sur fond de pénurie mondiale d’approvisionnement et de crise énergétique. Les tensions tant sur les matières premières et semi-conducteurs que sur le fret maritime (renchérissement des coûts et rallongement des délais) pèsent lourdement sur l’économie et impactent les ménages autant que les entreprises.

Chiffres à l’appui, à fin septembre 2021, la quantité de marchandises achetée de l’étranger est inférieure à celle de l’année dernière, avec, pour autant, un prix bien supérieur (+23,4% ou +72,5 milliards de dirhams).

Ainsi, les importations en volume ont tombé de 46,5 à 45,4millions de tonnes au moment où leur valeur a grimpé de 309,7 à plus de 382 milliards de dirhams sur la même période de référence. Pour plus de détails, les importations en volume de produits bruts d’origine minérale se sont chiffrées à 5,7 millions de tonnes (soit 8,9 milliards de dirhams) contre 6,1 millions de tonnes (5,3 milliards de dirhams) sur un an. Autre exemple, les importations en volume d’alimentation, boissons et tabacs ont totalisé 9,1 millions de tonnes (soit 44 milliards de dirhams) contre 11,5 millions de tonnes (43,3 milliards de dirhams).

Pour les économistes, on parle ici de l’inflation importée. Mais pas seulement. Il s’agit aussi de l’inflation par les coûts dans la mesure où les tensions sur les prix des matières premières et leur transport pèsent sur les coûts de production des entreprises. Selon le HCP, « l’indice des prix à la production du secteur des « Industries manufacturières hors raffinage de pétrole» a enregistré une hausse de 2,0% au cours du mois de septembre 2021 par rapport au mois d’août 2021. Cette hausse est la résultante, entre autres, de la hausse de 3,3% des prix des «Industries alimentaires», de 6,4% de l’«Industrie chimique», de 1,6% de la «Métallurgie» et de 0,3% dans la «Fabrication d’équipements électriques»;…».

Voyant leur marge bénéficiaire grignotée, les entreprises ont commencé à augmenter leurs prix, ce qui ne manquerait pas de provoquer un premier saut inflationniste. Bien que le HCP estime que l’inflation ressort à 1% sur les neuf premiers mois de l’année en cours. « Comparé au même mois de l’année précédente, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 1,2% au cours du mois de septembre 2021 conséquence de la hausse de l’indice des produits non alimentaires de 1,9% et de la baisse de celui des produits alimentaires de 0,3% ». En l’espace d’une année, le cours du Brent a grimpé de 37 dollars le baril de pétrole fin octobre 2020 à plus de 85 dollars en octobre 2021, soit une augmentation spectaculaire de près de 130%.

Face à ce premier saut inflationniste qui reste tout de même maitrisé jusqu’à présent, la hausse des prix répercutée automatiquement sur le pouvoir d’achat n’exerce qu’un léger effet sur le niveau des salaires. Et la  baisse du pouvoir d’achat de la monnaie n’est pas encore à l’ordre du jour.  A suivre !

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