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Gouverner par ordonnance!

On ne gouverne pas par ordonnance, à coups de communiqués à tout vas ! On ne badine pas avec la santé physique et mentale des gens, avec leur pain quotidien ou encore leur avenir. Voilà pour paraphraser le nouveau gouvernement dans sa décision brusque et son choix arbitraire de l’obligation du pass vaccinal : « Je suis à court d’arguments, si tu ne comprends toujours pas mon choix avec tout ce que je t’ai dit, je n’y peux vraiment rien». Et bien non, dieu merci, le Royaume du Maroc est un Etat de droit où les pouvoirs publics doivent exercer leurs fonctions selon les balises définies par la loi. Autrement dit, l’égalité devant la loi et la séparation des pouvoirs.

La tradition historique de l’acte de gouverner veut bien que lorsqu’on est confronté à une décision, on doit bien mesurer les coûts qui pourraient bien survenir sans compter ceux qu’on ne peut anticiper et faire les bons arbitrages. C’est-à-dire « faire le meilleur compromis possible, en évaluant sur un mode rationnel les coûts induits par la décision face aux avantages qu’elle apporte, tout en intégrant la dimension court terme et moyen ou long terme », peut-on lire.

Dans le cas d’espèce, le nouveau gouvernement aurait-il le courage de nous révéler ce qu’a gagné l’Etat et ce qu’il a perdu; Ce qu’a gagné le citoyen et ce qu’il a perdu?

Aura-t-il le courage de nous dire pourquoi le vaccin n’est pas obligatoire, alors que le pass vaccinal, paradoxalement, l’est?

Dans un Etat de droit, les citoyens doivent respecter la loi, mais aussi de la faire respecter. On se demande alors, quelles sont les obligations de l’État envers les citoyens?

Prenons l’exemple des contributions fiscales où  les citoyens doivent participer au financement des charges supportées par l’État. Comment peut-on obligé un commerçant de payer ses taxes et impôts alors qu’on lui a interdit l’exercice de son activité sous prétexte de l’obligation du pass vaccinal, sachant que, paradoxalement, la vaccination n’est pas obligatoire?

Tout cela pour dire que la formule actuelle de l’obligation du pass vaccinal ne tient par la route et que le nouveau gouvernement est dans l’obligation de revisiter sa copie.

Poussant l’analyse plus loin pour montrer la non constitutionnalité de l’obligation vaccinale.

Un, sur le plan scientifique :

  • Les vaccins disponibles au Maroc sont en phase 3 d’essais cliniques, c’est-à-dire des médicaments expérimentaux.
  • Il n’y a pas de consensus général sur l’efficacité des vaccins en question dans la mesure où que vous soyez vaccinés ou non n’empêche de rattraper la covid une nouvelle fois.
  • Sans parler des effets secondaires et les cas graves de réactions aux vaccins covid-19. Pour conclure qu’un consentement libre et éclairé pour tout médicament en phase d’essai clinique est obligatoire, pour reprendre les propos de la jurisprudence européenne

Deux, sur le plan juridique :

Le communiqué a une hiérarchie juridique et une valeur bien inférieure à la loi, ce qui remet en cause son application.

  • Le communiqué va à l’encontre des valeurs et principes de la constitution du Royaume dans la mesure où « Nul ne peut être contraint à faire ce que la loi n’ordonne pas ».
  • Le communiqué contredit le droit des libertés publiques : se déplacer, exercer une profession et percevoir ses revenus, accéder aux administrations publiques…
  • Le communiqué humilie la force publique, alors que celle-ci est censée garantir le respect de la loi et des décisions de justice.

Trois, sur le plan moral, éthique et religieux :

  • Le communiqué est tombé dans le piège de l’atteinte à la dignité de l’Homme sachant que le droit à la vie est inviolable.
  • Le communiqué est l’expression explicite que le nouveau gouvernement cherche à se désengager de sa responsabilité  morale et se retranche derrière le bouclier du pass vaccinal. Faut-il craindre alors la loi ou bien Allah?

A court d’idées innovantes, le nouveau gouvernement ne peut être exempté de ses responsabilités morale, juridique et surtout historique, quelle que soit la manière dont on voudrait imaginer d’imposer le pass vaccinal. Alors qu’il suffit juste de voir plus loin que le bout de son nez. L’exemple d’un pays comme la Corée du sud est éloquent à ce titre.

Il a suffi seulement de 70% de la population vaccinée pour adopter à partir du mois prochain un nouveau régime de retour à la vie normale baptisé « vivire avec covid 19 ». Et non pas attendre à tout prix les 80% de vaccinés pour atteindre l’immunité de troupeau. En Corée du Sud, le système de «passe vaccinal» veut dire présenter soit un certificat de vaccination soit un résultat négatif de test de dépistage.

Chercher désespérément à se comparer aux pays européens en matière de politique sanitaire revient à comparer l’incomparable.   

Avons-nous les prestations de chômage, les soins de santé et sécurité sociale dont bénéficie la population européenne?

A bon entendeur… ! Mohamed Mounjid

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