Les différents ministres des Transports de l’UE, dont Yuriko Backes, ont participé, jeudi 4 décembre à Bruxelles, à un Conseil des ministres «Transports, télécommunications et énergie» dans sa formation «Transports».
Lors de cette réunion, la Commission européenne a notamment présenté le «Military Mobility Package» qui vise à créer, d’ici 2027, un «espace Schengen militaire» pour faciliter la circulation rapide et sécurisée des troupes et du matériel en Europe. Une initiative saluée par Yuriko Backes, qui est également ministre de la Défense, et à laquelle le Luxembourg veut prendre part pleinement.
Pourquoi créer un «espace Schengen militaire»?
Concrètement, cet «espace Schengen militaire» permettra une circulation plus rapide, plus sûre et plus coordonnée des troupes et du matériel militaire à travers l’Europe, via de nouvelles mesures:
- Introduction des toutes premières règles harmonisées au niveau de l’UE en matière de mobilité militaire, avec des règles et des procédures claires pour les mouvements militaires transfrontières;
- Création d’un cadre d’urgence, comportant des procédures accélérées et un accès prioritaire aux infrastructures, à l’appui des forces armées agissant dans le cadre de l’UE ou de l’OTAN;
- Mise à niveau des principaux corridors de mobilité militaire de l’UE grâce à des investissements ciblés qui permettront de renforcer la cybersécurité, la sécurité énergétique et la préparation, en temps de paix comme en période de crise;
- Mutualisation et partage des capacités militaires européennes;
- Renforcement de la coordination entre les différents Etats membres.
Selon la proposition, un État de l’UE ou la Commission européenne pourrait lancer le processus d’activation du cadre d’urgence en cas de crise. «Dans les 48 heures, le Conseil activerait alors le mécanisme, accordant aux convois militaires un accès prioritaire et supprimant l’obligation d’obtenir des autorisations nationales pour franchir les frontières intra-européennes. Ce mécanisme s’appliquerait à l’ensemble du territoire de l’UE pendant un an maximum», expliquent nos confrères d’Euractiv (Mediahuis), site d’information spécialisé dans les politiques européennes.
Une gestion plus efficace du trafic civil et militaire
Pourquoi est-ce important de mettre en place un tel «espace Schengen militaire» maintenant? Comme le souligne la Commission européenne sur son site, «malgré les progrès accomplis, d’importants obstacles persistent» en matière de mobilité militaire en Europe. «Ces problèmes fragilisent les capacités de sécurité et de défense de l’UE et mettent en lumière des vulnérabilités critiques au sein du réseau de transport», souligne la Commission.
Pour les citoyens, le paquet mobilité militaire, en permettant le déploiement rapide de personnel et de matériel militaires, va rendre l’UE plus sûre, grâce à une gestion plus efficace du trafic civil et militaire. «En cas d’urgence, le transport militaire peut temporairement perturber la circulation civile, mais le règlement garantit un accès prioritaire, des itinéraires préétablis et des mesures coordonnées pour minimiser les perturbations.»
La proposition bientôt votée
Dans sa proposition de budget européen pour 2028-2034, l’exécutif européen prévoit d’allouer 17,6 milliards d’euros à la mobilité militaire, mais ce montant pourrait encore être révisé dans le futur.
Différents projets à travers l’Europe ont déjà été financés, pour améliorer cette mobilité militaire et les infrastructures à double usage (civil et militaire). Citons par exemple l’introduction d’un nouveau équipement brise-glace dans le golfe de Riga, d’un système de surveillance aéronautique pour améliorer le contrôle du trafic aérien de l’armée de l’air portugaise ou encore la modernisation de l’infrastructure ferroviaire du terminal de Verburgge Zeeland aux Pays-Bas.
Cette proposition est désormais soumise au Parlement européen et aux États membres du Conseil. Elle pourrait être votée lors de la session plénière du Parlement européen qui a lieu la semaine du 15 décembre.virgule
